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CAN 2025 /Amoura : « Nous ne craignons personne ! »

À quelques semaines du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations au Maroc, Mohamed Amine Amoura lance un message clair à la concurrence. L’attaquant de Wolfsburg, meilleur buteur des qualifications africaines pour le Mondial 2026, affirme que l’Algérie « ne craint personne » et vise un troisième sacre continental, malgré un groupe relevé comprenant le Burkina Faso, la Guinée équatoriale et le Soudan.

La déclaration sonne comme un avertissement à l’ensemble du continent. Alors que la CAN 2025 se profile, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, l’Algérie veut tourner la page de deux éditions cauchemardesque. Deux fois championne d’Afrique, en 1990 et 2019, la sélection des Fennecs traverse une période de disette qui ne correspond ni à son histoire ni à son potentiel. Les deux dernières participations se sont soldées par des éliminations dès la phase de poules, avec une humiliante quatrième place à chaque fois. En 2022, les collègues de Riyad Mahrez n’avaient récolté qu’un maigre point. En 2024, à peine deux de plus, après une débâcle face à la Mauritanie qui avait choqué tout le pays. Sous la houlette de Vladimir Petkovic, une nouvelle génération émerge avec de grandes ambitions. Et parmi les figures de proue de ce renouveau, Mohamed Amine Amoura s’impose comme un leader naturel. À 25 ans, le natif de Jijel s’apprête à disputer sa troisième CAN, mais avec un statut bien différent de ses précédentes participations. Plus mature, plus expérimenté, plus décisif aussi, l’attaquant a été l’un des grands artisans de la qualification des Fennecs pour la Coupe du monde 2026 aux États-Unis.

Dans un entretien accordé au site officiel de la Confédération Africaine de Football, Amoura s’est livré sur la préparation de l’équipe nationale et les objectifs fixés pour le tournoi marocain. Le ton est confiant, déterminé, presque défiant. « Tout se passe très bien. L’ambiance est excellente, sérieuse et studieuse. Nous savons que la CAN 2025 sera un tournoi de haut niveau, et nous nous préparons avec concentration pour donner le meilleur de nous-mêmes », explique-t-il d’emblée, installant le décor d’une équipe qui n’ira pas au Maroc pour faire de la figuration. Le discours du joueur formé à Sétif reflète une maturité nouvelle. Fini le temps des déclarations prudentes ou des ambitions mesurées. Amoura assume pleinement son statut de cadre et affiche des objectifs personnels alignés sur l’intérêt collectif. « Mon objectif personnel est d’aider l’équipe autant que possible, que ce soit par des buts, des passes décisives ou mon travail collectif sur le terrain. L’essentiel pour moi est de donner tout ce que j’ai pour l’Algérie », souligne-t-il avec une conviction palpable. Cette forme étincelante n’est pas le fruit du hasard. Que ce soit en club à Wolfsburg ou en sélection, Amoura enchaîne les performances de haut niveau. Interrogé sur les raisons de cette réussite, l’attaquant reste humble et pointe du doigt le travail et la confiance. « Je pense que tout repose sur le travail acharné et la confiance que m’apportent l’entraîneur et mes coéquipiers. Quand on se sent soutenu et qu’on travaille sérieusement, les résultats viennent naturellement », confie-t-il, résumant une philosophie simple mais efficace.

Un groupe relevé

L’Algérie a hérité du groupe E, loin d’être une promenade de santé sur le papier. Face à elle, le Burkina Faso, la Guinée équatoriale et le Soudan. Des adversaires que les Fennecs connaissent bien, parfois pour leur malheur. Contre le Burkina Faso, l’Algérie avait concédé un match nul frustrant lors de la CAN 2024. Face à la Guinée équatoriale, c’est une défaite en 2021 qui reste gravée dans les mémoires. Seul le Soudan, 119e  au classement FIFA, semble plus accessible. Mais Amoura refuse de tomber dans le piège de la facilité ou de la suffisance. « Nous les respectons, mais nous ne craignons personne. Nous avons une équipe complète et des joueurs talentueux, et nous allons montrer notre valeur sur le terrain », martèle-t-il, fixant un équilibre entre respect des adversaires et confiance en ses moyens. Cette assurance n’est pas celle de l’arrogance mais celle d’un groupe qui a retrouvé sa cohésion et son identité. Pour Amoura, le secret du potentiel algérien tient en un mot qu’il répète comme un mantra : l’unité. « Nous avons une génération talentueuse, mais notre véritable force réside dans notre union et notre solidarité sur et en dehors du terrain », insiste-t-il. C’est précisément cette cohésion qui avait fait défaut lors des deux dernières éditions, où l’équipe semblait fragmentée, sans âme ni direction claire.

Le calendrier des Verts pour cette CAN 2025 commence le 24 décembre à Rabat face au Soudan, avant d’affronter le Burkina Faso le 28 décembre, puis la Guinée équatoriale le 31 décembre pour clôturer la phase de poules. Trois matchs en une semaine pour lancer les hostilités et effacer les mauvais souvenirs des campagnes précédentes.

Conscient du soutien populaire qui accompagne les Fennecs, Amoura n’a pas manqué d’adresser un message aux supporters algériens, toujours présents et passionnés malgré les désillusions récentes. « Vous êtes notre force. Nous ressentons votre soutien partout où nous allons. Nous vous promettons de nous battre dans chaque match pour que nous soyons tous fiers de l’Algérie », lance-t-il, créant un pont entre le groupe et ses millions de supporters à travers le continent et au-delà. Avec un effectif rajeuni, un Amoura en pleine bourre et un encadrement technique qui a su redonner confiance et structure, l’Algérie peut légitimement nourrir de grandes ambitions pour cette CAN marocaine. Le message est passé, les intentions sont affichées. Reste désormais à transformer les mots en actes sur les pelouses. Un troisième sacre continental n’est plus un rêve lointain mais un objectif assumé, porté par l’EN.

Moncef Dahleb

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