Économie

Hydrocarbures : Equinor veut renforcer ses investissements en Algérie

Le groupe énergétique norvégien Equinor a exprimé dimanche son souhait de renforcer sa présence et ses investissements en Algérie. Cette démarche s’inscrit dans un mouvement plus large de regain d’intérêt des multinationales pour le secteur algérien des hydrocarbures, confirmant l’attractivité retrouvée du pays sur l’échiquier énergétique mondial. Le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab a en effet reçu dimanche le vice-président exécutif Philippe Mathieu d’Equinor. La rencontre, tenue au siège du ministère en présence de cadres des deux parties, a permis selon le communiqué officiel de passer en revue l’état et les perspectives de la coopération dans le domaine des hydrocarbures, notamment les opportunités d’investissement du groupe en matière de recherche, d’exploration et de production. Les discussions ont révélé l’ampleur des ambitions du géant norvégien, présent en Algérie depuis 2004, qui souhaite désormais étendre son partenariat à de nouveaux domaines stratégiques. Le communiqué précise que les deux parties se sont félicitées de la qualité du partenariat établi entre Sonatrach et le groupe norvégien, notamment à travers les projets d’In Salah et d’In Amenas, présentés comme un modèle réussi de coopération technique et d’investissement entre les deux pays. Ces projets gaziers, développés en partenariat avec British Petroleum, constituent le socle d’une collaboration qui a fait ses preuves et que les deux partenaires souhaitent aujourd’hui approfondir et diversifier. Les discussions ont porté sur les voies à même de renforcer et d’élargir le partenariat à de nouveaux projets, ainsi que sur la poursuite de l’échange d’expertises et d’expériences techniques. Le spectre des domaines évoqués témoigne de la volonté d’inscrire cette coopération dans les défis contemporains de l’industrie énergétique : développement des gisements, pétrochimie, protection de l’environnement, réduction des émissions de carbone, capture et stockage du carbone, ainsi que la production de carburants à faible teneur en carbone. Ces orientations s’inscrivent pleinement dans le cadre des efforts de transition énergétique et de réduction de l’empreinte environnementale de l’industrie des hydrocarbures, répondant aux exigences croissantes en matière de durabilité.

Mohamed Arkab a présenté lors de cette rencontre un exposé sur la loi sur les hydrocarbures, les incitations et garanties qu’elle offre aux investisseurs étrangers. Le ministre d’État a souligné l’engagement de l’Algérie à assurer un climat d’investissement attractif, fondé sur la transparence et la compétitivité, afin de redynamiser les activités d’exploration et de développement de la production. Le ministre d’État a également mis l’accent sur les opportunités prometteuses de la coopération conjointe dans les domaines de la recherche, de la formation et des nouvelles technologies dans l’industrie pétrolière et gazière. Pour sa part, Philippe Mathieu s’est déclaré satisfait des relations de coopération qualifiées d’exceptionnelles avec Sonatrach, réaffirmant l’intérêt d’Equinor à renforcer sa présence et ses investissements en Algérie. Le vice-président exécutif a manifesté la disposition du groupe à élargir le partenariat à de nouveaux domaines tels que les énergies propres, l’utilisation optimale des ressources, la sécurité industrielle et le contrôle des émissions de gaz. Il a également salué le rôle de l’Algérie en tant que partenaire fiable et stable sur le marché énergétique mondial, une reconnaissance qui revêt une importance particulière dans un contexte géopolitique marqué par la recherche de diversification des sources d’approvisionnement énergétique. Cette visite du groupe norvégien s’inscrit dans une dynamique plus large qui voit les grandes compagnies pétrolières et gazières multiplier les signaux d’intérêt envers l’Algérie. En juillet 2025, des délégations d’ExxonMobil et de Chevron s’étaient rendues dans le pays pour des discussions de haut niveau, témoignant d’un regain d’intérêt marqué pour un secteur longtemps en sommeil. L’Algérie a développé une approche à double voie pour attirer les investissements, combinant des appels d’offres pour les licences pétrolières et gazières avec des négociations bilatérales directes. Le premier appel d’offres depuis plus d’une décennie, finalisé le 17 juin 2025 sous le régime de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, a généré des résultats encourageants. Sur les six zones proposées, cinq ont été attribuées à diverses compagnies, incluant des géants mondiaux comme Sinopec, TotalEnergies, Eni et QatarEnergy, pour des investissements minimums de 936 millions de dollars. Un autre appel d’offres et prévu pour le début de l’année prochaine.

Parallèlement aux appels d’offres, les négociations bilatérales ont produit des résultats tangibles. Occidental Petroleum, qui envisageait de se retirer en 2019, a renforcé ses investissements et considère désormais l’Algérie comme un actif stratégique à long terme. Eni a consolidé sa position avec un contrat de 1,35 milliard de dollars avec Sonatrach en 2025, tandis que Chevron explore le développement de ressources non conventionnelles et qu’ExxonMobil négocie directement avec la compagnie nationale. Shell a privilégié les négociations bilatérales, à l’instar d’Equinor qui discute du renouvellement de ses contrats existants. Ce regain d’attractivité repose sur plusieurs facteurs conjugués : la réforme du cadre législatif offrant davantage de flexibilité et de garanties aux investisseurs étrangers, la stabilité politique du pays, son potentiel d’exploration encore largement inexploité, et sa position géostratégique privilégiée à proximité des marchés européens en quête de diversification énergétique. L’Algérie apparaît ainsi comme une destination retrouvée pour les majors de l’énergie, qui y voient une opportunité de développement dans un contexte international marqué par la volatilité des marchés et les tensions géopolitiques.

Sabrina Aziouez

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