Médecine des catastrophes : L’Algérie accueille une session de formation internationale
Face à la multiplication des catastrophes naturelles et technologiques, l’Algérie accueille une session internationale pour renforcer les capacités de gestion des crises dans le monde arabe et africain. L’Unité nationale d’entraînement et d’intervention de Dar El Beida accueille depuis dimanche une session de formation internationale en médecine de catastrophe, organisée par la Direction générale de la protection civile en collaboration avec l’Organisation internationale de la protection civile. Jusqu’au 30 octobre, des stagiaires issus de quatorze pays arabes et africains membres de l’OIPC bénéficieront de cette formation stratégique dans un contexte mondial marqué par la recrudescence des risques majeurs. Cette troisième édition réunit des participants venus du Royaume d’Arabie Saoudite, de Tunisie, de Palestine, de Jordanie, du Liban, d’Égypte, du Soudan, du Bénin, du Sénégal, de Guinée, de République Centrafricaine, de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Niger. Un panel représentatif des défis auxquels font face les services de secours sur les deux continents, confrontés à des catastrophes de plus en plus dévastatrices. Le directeur général de la Protection civile, le colonel Boualem Bourelaf, a souligné que cette session s’inscrit dans le cadre de « l’échange d’expériences et vise à renforcer les capacités des stagiaires dans la gestion des crises et la maîtrise des catastrophes naturelles et technologiques, dans une conjoncture mondiale marquée par des risques de plus en plus complexes et multiples, comme les séismes, les inondations, les incendies de forêt, les accidents industriels et les pandémies ». Face à ces défis, le colonel Bourelaf a mis en avant l’importance de coordonner les efforts entre les intervenants, à travers la mobilisation de l’ensemble des moyens humains et matériels, afin de prendre en charge les victimes et intensifier les opérations de formation, en vue de rehausser le niveau d’opérationnalité et de préparation et de réduire les impacts de ces catastrophes sur l’homme et les biens. Selon le directeur général, cette session constitue aussi une opportunité pour échanger les visions, les pratiques, les expertises et les expériences, de même qu’elle incarne l’esprit de solidarité arabe et africaine et consacre le principe de coopération entre les États membres de l’OIPC, afin d’établir « un système efficace et cohérent en vue de faire face aux catastrophes et de réaliser la sécurité pour les habitants de la planète ». Au-delà de la dimension technique, cette initiative porte une forte charge symbolique de coopération Sud-Sud dans un domaine où l’entraide internationale peut sauver des milliers de vies. Le colonel Bourelaf a assuré que la Protection civile algérienne, à travers ses experts parmi les cadres et médecins, « ne ménagera aucun effort afin de réunir toutes les conditions pour la réussite de cette session », notamment à travers la présentation de « sa longue expérience dans le domaine de la médecine de catastrophe, acquise à travers ses nombreuses interventions dans différentes catastrophes naturelles et divers accidents industriels en Algérie et dans des pays du monde, dans le cadre de la solidarité internationale ». L’Algérie capitalise ainsi sur son expertise forgée lors de séismes dévastateurs, d’inondations meurtrières et d’incendies de grande ampleur qui ont marqué son histoire récente. Le programme de cette session allie théorie et pratique. Il prévoit des conférences scientifiques spécialisées, des ateliers pratiques, ainsi qu’une simulation d’opérations d’intervention lors de catastrophes, à travers plusieurs axes stratégiques. Les participants travailleront sur « la coordination et l’organisation entre différents secteurs dans les opérations de sauvetage », « la chaîne médicale de secours en situation de catastrophes », « l’exécution des plans d’urgence », « la logistique médicale en situation de catastrophes », ainsi que « communication et contact durant les crises ». Cette initiative s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération internationale dans le domaine de la protection civile pour une meilleure gestion et maîtrise des catastrophes naturelles et technologiques. Elle témoigne du rôle croissant de l’Algérie comme pôle de formation et d’expertise en matière de sécurité civile dans l’espace arabo-africain, participant ainsi à la construction d’une résilience collective face aux menaces qui ne connaissent pas de frontières.
Chokri Hafed

