Un engagement réaffirmé pour le multilatéralisme
Lounès Magramane a souligné le rôle de l’Algérie dans l’élaboration de cet instrument juridique international et réaffirme l’engagement du pays en faveur du multilatéralisme.
Le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Lounès Magramane, a signé samedi à Hanoï la Convention des Nations Unies contre la cybercriminalité au nom de l’Algérie, lors d’une cérémonie de haut niveau organisée dans la capitale vietnamienne. Dans une allocution prononcée à cette occasion, le diplomate algérien a souligné que cette signature constitue une réaffirmation de l’engagement constant de l’Algérie en faveur du multilatéralisme et de la coopération internationale, en tant qu’instrument essentiel pour relever les défis mondiaux émergents. Lounès Magramane a tenu à saluer le rôle central joué par l’Algérie dans l’élaboration de cette convention internationale. Le pays a en effet présidé le Comité spécial chargé de rédiger ce texte, confiant cette mission délicate à l’ambassadrice Fouzia Mebarki qui a conduit avec succès le processus de négociation pendant quatre années. Selon le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, « la signature officielle de cette convention par l’Algérie traduit son engagement constant en faveur du multilatéralisme et de la coopération internationale, en tant qu’instrument essentiel pour relever les défis mondiaux émergents ». Cette convention représente bien plus qu’un simple accord diplomatique. Elle constitue un cadre juridique contraignant pour une réponse collective aux risques multiformes liés à la cybercriminalité, un phénomène en constante expansion qui menace la sécurité des États et des citoyens à travers le monde. Le texte prévoit notamment la création de mécanismes visant à adapter les enquêtes pénales traditionnelles à l’environnement des technologies de l’information, ainsi que la mise en place d’un mécanisme mondial d’échange de preuves électroniques concernant les crimes graves.
Lounès Magramane a profité de cette tribune internationale pour mettre en avant les efforts de l’Algérie sur le plan national en matière de transformation numérique. Il a souligné « l’intérêt majeur porté par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la transformation numérique, qu’il a placée au cœur des priorités nationales, à travers l’adoption d’une stratégie ambitieuse dans ce domaine ». Cette approche volontariste témoigne de la détermination des autorités à faire de la transition numérique un levier de développement tout en se dotant des outils juridiques nécessaires pour faire face aux menaces cybercriminelles. Les organisateurs de la cérémonie de Hanoï ont rendu un hommage appuyé au travail accompli par la diplomatie algérienne. Ils ont particulièrement salué le rôle et les efforts soutenus de l’ambassadrice Fouzia Mebarki qui, en sa qualité de présidente du Comité spécial chargé d’élaborer le texte de cette convention, a mené à bien un processus de négociation complexe impliquant de nombreux États aux intérêts parfois divergents. Ces efforts ont finalement abouti à l’adoption de la convention par l’ONU et à l’ouverture de la cérémonie de signature dans la capitale vietnamienne.
Cette réussite diplomatique s’inscrit dans une série de succès enregistrés par la diplomatie algérienne au cours des dernières années sous la conduite du président Abdelmadjid Tebboune. L’adoption de cette convention vient ainsi renforcer le positionnement de l’Algérie sur la scène internationale et confirmer son rôle actif dans les instances multilatérales, notamment au sein du système onusien. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est félicité de l’adoption de cette nouvelle convention lors d’une allocution prononcée vendredi à New York. Il a appelé les gouvernements à bien se servir du cyberespace et à veiller à ce que ce dernier apporte « paix, sécurité et prospérité à tous ». Selon le chef de l’ONU, la convention représente « une victoire pour les victimes d’abus en ligne et une voie claire pour les enquêteurs et les procureurs, afin de surmonter les obstacles à la justice lorsque les crimes et les preuves traversent de multiples frontières ».
Antonio Guterres a également souligné que le traité vise à améliorer la coopération entre les services de répression tout en préservant la vie privée, la dignité et les droits humains fondamentaux. « En établissant une norme mondiale pour les preuves électroniques, le traité vise à améliorer la coopération entre les services de répression tout en préservant la vie privée, la dignité et les droits humains fondamentaux », a-t-il précisé.
L’urgence d’une telle convention s’explique par l’ampleur croissante de la menace cybercriminelle. Selon les experts du secteur cités par l’ONU, le coût mondial de la cybercriminalité devrait atteindre 10.500 milliards de dollars par an d’ici 2025. Pour de nombreux gouvernements, notamment ceux des pays du Sud, ce traité représente une opportunité précieuse d’accéder à des formations, à une assistance technique et à des canaux de coopération en temps réel, essentiels pour faire face efficacement à des menaces numériques de plus en plus sophistiquées.
Hocine Fadheli

