Hausse nette de la production de gaz en 2025
La production de gaz naturel en Algérie retrouve son dynamisme. En août 2025, elle a bondi de 12 % sur un an, traduisant la montée en puissance des nouveaux partenariats énergétiques conclus avec les majors internationales.
Selon les dernières données de la Unité de Recherches sur l’Énergie (Energy Research Unit, basée à Washington), la production nationale de gaz a atteint 8,36 milliards de mètres cubes en août 2025, contre 7,47 milliards à la même période de 2024, soit une hausse de 890 millions de mètres cubes. Ce rebond témoigne du retour de la croissance dans un secteur stratégique. Ce regain de vitalité s’inscrit dans le cadre d’une politique volontariste de relance du secteur, amorcée à la fin de 2024. L’Algérie a attribué huit nouveaux contrats pétroliers et gaziers à des compagnies internationales notamment dans le cadre de la dernière ronde de l’appel d’offres Algeria. Ces accords visent l’exploitation de réserves estimées à 330 milliards de mètres cubes de gaz non associé, 349 milliards de mètres cubes de gaz associé et 562 millions de barils de pétrole. Autant de gisements appelés à renforcer la sécurité énergétique nationale et les capacités d’exportation à moyen terme. Sur le plan interne, la tendance est inverse : la consommation de gaz pour la production d’électricité et le chauffage a reculé de façon notable. En août 2025, elle s’est limitée à 1,6 milliard de mètres cubes, contre 2,85 milliards un an plus tôt. Une baisse de près de 44 %, attribuée à la saisonnalité, à une meilleure efficacité énergétique et à la montée en puissance des capacités de production électrique renouvelable.
L’année 2025 s’était pourtant ouverte sur des volumes exceptionnels : en janvier, la production avait culminé à 9,74 milliards de mètres cubes, en hausse de 530 millions sur un an. Après un léger creux au printemps – 7,85 milliards en mai, contre 8,05 milliards un an auparavant – la production s’est stabilisée dès juin autour de 8,2 milliards, avant de confirmer sa reprise en août. Sur le front des exportations, le bilan est contrasté. Les ventes de gaz par gazoducs – principalement à destination de l’Europe du Sud – ont progressé à 3,1 milliards de mètres cubes en août, contre 2,89 milliards un an auparavant. En revanche, les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) ont ralenti, affectées par la concurrence accrue des producteurs américains et qatariens sur les marchés asiatiques et méditerranéens.
D’après le rapport trimestriel sur les marchés du GNL arabes et mondiaux publié par la même unité de recherche, les exportations algériennes de GNL se sont établies à 2,13 millions de tonnes au troisième trimestre 2025, contre 2,61 millions un an plus tôt. Sur les neuf premiers mois de l’année, le volume cumulé atteint 6,92 millions de tonnes, en baisse de près de 2 millions par rapport à la même période de 2024.
Cette évolution traduit un rééquilibrage progressif : l’Algérie privilégie ses exportations par canalisation, plus stables et mieux rémunérées dans le contexte de contrats à long terme conclus notamment avec l’Espagne et l’Italie. En parallèle, Sonatrach concentre ses efforts sur la modernisation de ses infrastructures de liquéfaction, notamment celles d’Arzew et de Skikda, afin de restaurer la compétitivité du GNL algérien face aux nouveaux entrants.
À moyen terme, le pays espère tirer profit de la hausse des prix du gaz en Europe, où la demande repart après deux hivers de sobriété énergétique. Avec un potentiel prouvé de plus de 4500 milliards de mètres cubes de réserves et une position géographique privilégiée entre Afrique et Europe, l’Algérie reste un acteur incontournable du marché gazier euro-méditerranéen.
Samira Ghrib

