Recouvrement de la souveraineté nationale sur la Radio et la Télévision : Un tournant décisif vers l’indépendance médiatique
Soixante-trois ans après l’indépendance politique de l’Algérie, le pays célèbre un autre jalon de son histoire : le recouvrement de sa souveraineté sur la Radio et la Télévision nationales. Un événement que le ministre de la Communication, Zoheir Bouamama, qualifie de « tournant décisif vers l’indépendance médiatique », marquant, selon lui, l’achèvement du long chemin vers une souveraineté pleinement assumée. S’exprimant lors d’une rencontre organisée mardi soir par la Télévision algérienne à l’occasion de la commémoration de cet anniversaire, M. Bouamama a rappelé la portée symbolique et historique de cette date. « La génération de l’indépendance se recueille, aujourd’hui, en cette halte qui marque le tournant décisif vers l’indépendance médiatique, en parachèvement de l’indépendance politique », a-t-il déclaré, rendant hommage « à la mémoire des Chouhada de notre glorieuse Révolution et à la génération de journalistes qui avaient la patrie chevillée au corps et ont consacré leur vie au service de leur pays et de son peuple combattant ». Le ministre a rappelé que, dès 1962, une poignée de journalistes et techniciens algériens avait relevé un défi immense : reprendre les commandes de la Radio et de la Télévision, laissées vacantes après le départ du personnel français. « En ce jour de l’année 1962, a-t-il souligné, une poignée d’entre eux ont décidé de relever le défi face au colonisateur pour prendre en mains ces deux institutions, malgré une expérience modeste et le manque de ressources humaines qualifiées. Ils ont brillamment démontré leurs compétences après le départ des journalistes et techniciens français. » À l’époque, a-t-il rappelé, « les Français avaient parié qu’il était impossible pour le secteur audiovisuel de se passer de leurs services ». Mais, ajoute-t-il, « les journalistes et techniciens algériens, forts de leur patriotisme et armés d’une ferme volonté, ont réussi à braver les difficultés et les obstacles, en assurant la continuité de la diffusion afin que la voix de l’Algérie indépendante soit entendue à l’intérieur et à l’extérieur ». Pour M. Bouamama, cette victoire symbolique a jeté les bases d’un média national libéré des tutelles et ancré dans ses valeurs. « Le recouvrement de la souveraineté sur ces institutions n’est pas seulement un acte administratif, c’est l’expression d’une indépendance de pensée, d’un esprit de service public au bénéfice du peuple algérien », a-t-il affirmé, appelant les nouvelles générations de journalistes « à poursuivre l’œuvre de leurs aînés avec le même engagement et la même loyauté envers la patrie ». Le ministre a également salué « la noble attention du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune », qui a ordonné que le nouveau Centre d’information et de production de programmes de la Télévision algérienne porte le nom du grand journaliste feu Ahmed Wahid. Ce geste, a-t-il ajouté, consacre « la culture de la reconnaissance envers les figures éminentes des médias nationaux », et inscrit la mémoire du service public dans la continuité du combat pour une Algérie souveraine, libre et maître de sa parole. Ainsi, en célébrant cette date, c’est toute une génération de pionniers qui se voit honorée, celle qui, dans un contexte difficile, a su faire résonner la voix d’une Algérie nouvelle sur les ondes et les écrans. Un demi-siècle plus tard, leur héritage demeure le socle d’une ambition : celle d’une indépendance médiatique à la mesure de l’indépendance politique conquise en 1962.
Chokri Hafed

