À la UneÉconomie

Pétrole : L’Opep+ met les hausses de production en pause

Les huit pays membres de l’Opep+ engagés dans des réductions volontaires de production ont décidé, lors de leur réunion ministérielle du 2 novembre 2025, de suspendre la deuxième phase du démantèlement de ces coupes, après la hausse prévue pour décembre. Cette décision, prise au terme d’échanges par visioconférence, traduit une approche prudente face à un marché mondial du pétrole marqué par des signaux contrastés et une conjoncture encore fragile.

Selon le communiqué officiel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), « les huit pays participants — l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman — ont convenu de procéder à un ajustement de production de 137 000 barils par jour en décembre 2025 ». Cet ajustement s’inscrit dans le cadre du relâchement progressif des 1,65 million de barils par jour de coupes volontaires décidées en avril 2023. Mais, précise encore l’organisation, « au-delà du mois de décembre, en raison de la saisonnalité de la demande, les huit pays ont également décidé de mettre en pause les augmentations prévues pour janvier, février et mars 2026 ». Autrement dit, la reprise graduelle de la production, amorcée timidement en fin d’année, sera interrompue pendant le premier trimestre 2026. Cette décision traduit une volonté collective de prudence. « Les pays participants continueront à suivre de près les conditions du marché et réaffirment l’importance d’adopter une approche prudente et flexible », souligne encore le communiqué. L’Opep+ insiste sur le maintien de la stabilité du marché, tout en rappelant que les volumes retirés pourraient être réinjectés « en tout ou en partie » selon l’évolution de la demande mondiale.

Cette posture mesurée intervient alors que les prix du pétrole ont légèrement progressé en fin de semaine, portés par de nouvelles sanctions américaines contre la Russie et les tensions diplomatiques entre Washington et Caracas. Vendredi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a clôturé en hausse de 0,11 %, à 65,07 dollars, tandis que le WTI américain gagnait 0,68 % à 60,98 dollars. Les marchés semblent donc apprécier la discipline de l’Opep+, même si les analystes anticipent un possible surplus d’offre à court terme, notamment au premier trimestre 2026, période de faible demande saisonnière.

L’Algérie prône la coordination et la stabilité
Le communiqué du ministère algérien des Hydrocarbures et des Mines précise que le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, a pris part à cette réunion ministérielle virtuelle, aux côtés de ses homologues d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, d’Irak, du Koweït, du Kazakhstan, d’Oman et de Russie.À cette occasion, Alger a confirmé que sa contribution à la hausse de décembre s’élèvera à 4 000 barils par jour, tout en soulignant que le gel des augmentations sur le premier trimestre 2026 reflète une gestion responsable des équilibres du marché. Le communiqué du ministère indique que « les ministres ont décidé de relever la production collective de 137 000 barils par jour en décembre prochain, dont 4 000 barils pour l’Algérie ».M. Arkab a salué « la volonté commune des huit pays de préserver la stabilité du marché pétrolier dans un contexte d’incertitude économique mondiale ». Selon lui, la hausse mesurée décidée pour décembre « reflète une approche prudente et coordonnée qui prend en compte les besoins réels du marché ».
Le ministre a également justifié le gel du premier trimestre 2026 par « la baisse saisonnière de la demande », estimant qu’il permettra de « maintenir la cohérence des efforts collectifs et de suivre de près l’évolution du marché ». « L’objectif demeure le même, accompagner les évolutions du marché avec flexibilité et coordination », a-t-il ajouté, réaffirmant l’engagement de l’Algérie à contribuer à la stabilité énergétique mondiale.

Les huit pays concernés — désormais souvent désignés sous le sigle informel G8 Opep+ — se sont engagés à maintenir une concertation mensuelle pour ajuster leurs décisions en fonction des conditions économiques et géopolitiques. Le prochain rendez-vous ministériel est fixé au 30 novembre 2025, où il sera question d’évaluer la conjoncture et de préparer les ajustements éventuels pour le deuxième trimestre 2026.

Samira Ghrib

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *