L’Algérien Farid Ghezali élu à la tête de l’APPO : La valorisation de ressources africaines en jeu
L’Algérien Farid Ghezali a été élu, mardi à Brazzaville, nouveau secrétaire général de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO), à la majorité des voix. L’élection de M. Ghezali s’est déroulée lors de la séance de clôture de la 48ᵉ session du Conseil ministériel de l’APPO, présidée par le ministre des Hydrocarbures de la République du Congo, Bruno Jean Richard Itoua, président en exercice du Conseil pour 2025. La délégation algérienne était conduite par Mohamed Arkab, ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, accompagné du PDG du groupe Sonatrach, Noureddine Daoudi, du président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures, Amine Remini, et de l’ambassadeur d’Algérie au Congo. Selon un communiqué du ministère des Hydrocarbures et des Mines, cette élection constitue « une consécration méritée d’un riche parcours professionnel de plus de 33 ans dans le secteur de l’énergie et des hydrocarbures ». Ingénieur chimiste diplômé de l’Institut algérien du pétrole (IAP), spécialisé en gaz naturel liquéfié (GNL), Farid Ghezali a occupé plusieurs postes clés au sein de Sonatrach : conseiller du PDG depuis 2020, vice-président chargé de la stratégie et de la planification institutionnelle entre 2017 et 2020, ou encore responsable du dossier du gazoduc transsaharien. Le communiqué souligne sa « grande expérience internationale » dans l’analyse stratégique, la gestion de projets et les négociations internationales, ainsi que sa contribution à divers travaux au sein de l’OPEP et du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF).
Cette session ministérielle, à laquelle ont pris part les ministres de l’Énergie et du Pétrole des États membres, des représentants d’organisations régionales et des partenaires stratégiques, a abordé des questions stratégiques et organisationnelles majeures : évaluation des activités du Secrétariat général, plan d’action et budget 2026, et surtout, renforcement de la coopération africaine dans l’exploration, la production et le développement des capacités techniques. Les discussions ont également porté sur les perspectives du partenariat africain face à la transition énergétique, insistant sur la valorisation du contenu local dans les industries pétrolières et gazières comme levier de développement durable. Un moment fort de la session a été la signature de “l’accord de Brazzaville sur le développement du contenu local dans l’industrie pétrolière et gazière en Afrique”, adopté par les ministres des pays membres. Cet accord, souligne le communiqué, « traduit un engagement collectif à renforcer la participation des compétences et des entreprises nationales dans les chaînes de valeur énergétiques ». Il vise à créer des mécanismes d’évaluation du contenu local, à faciliter l’accès au financement, à la technologie et à l’expertise, et à favoriser les partenariats “gagnant-gagnant” entre acteurs internationaux et locaux. L’objectif : bâtir une industrie pétrolière et gazière africaine forte et intégrée, fondée sur la transparence, la compétence et la responsabilité. Dans son allocution, Mohamed Arkab a réaffirmé « le soutien constant de l’Algérie aux objectifs de l’organisation » et aux initiatives visant à permettre à l’Afrique « d’exploiter ses ressources naturelles avec efficacité et équité ». Il a plaidé pour une redynamisation des projets de coopération continentale, en particulier la Banque africaine de l’énergie, et pour des mécanismes de financement commun des infrastructures énergétiques. Le ministre a également insisté sur la nécessité de poursuivre les réformes internes de l’APPO, de renforcer la bonne gouvernance et la transparence, tout en exprimant sa confiance dans la capacité du nouveau secrétaire général à « conduire une nouvelle étape de développement et d’intégration » au sein de l’organisation. La tenue de cette session a coïncidé avec la 4ᵉ Conférence et exposition sur le contenu local (CECLA 2025), organisée sous le patronage du président congolais Denis Sassou N’Guesso. Selon le communiqué, cette rencontre constitue « un espace d’échange d’expertises et de meilleures pratiques en matière de développement des capacités locales et de renforcement de la valeur ajoutée dans l’économie africaine ». Créée en 1987 à l’initiative de l’Algérie et de plusieurs pays africains producteurs de pétrole, l’APPO regroupe aujourd’hui 18 États membres. Elle se donne pour mission de coordonner les politiques pétrolières du continent, de promouvoir la coopération technique et scientifique, et de favoriser le transfert de technologies et la formation. L’élection de Farid Ghezali à sa tête s’inscrit dans cette dynamique de continuité et de renouvellement, au moment où l’Afrique cherche à mieux maîtriser ses ressources et à s’affirmer comme un acteur clé de l’énergie mondiale.
Samira Ghrib

