Aquaculture : Une plateforme numérique pour booster la vente du tilapia rouge
La Direction générale de la pêche et de l’aquaculture s’apprête à lancer une plateforme numérique destinée à la commercialisation du tilapia rouge, un poisson d’eau douce dont la production devrait bondir de 40% cette année pour atteindre 1.800 tonnes.
Le projet est dans sa phase finale. La Direction générale de la pêche et de l’aquaculture, relevant du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, met la dernière main à une plateforme numérique qui pourrait booster la commercialisation du tilapia rouge en Algérie. L’information a été dévoilée par le directeur de l’institution, Miloud Tariaa, en marge de la dixième édition du Salon international de la pêche et de l’aquaculture qui se tient jusqu’au 9 novembre au Centre des conventions d’Oran. Cette plateforme offrira aux éleveurs de tilapia rouge, à travers tout le pays, la possibilité de commercialiser leurs produits de manière structurée et transparente. Sa gestion sera confiée à la Chambre nationale de la pêche et de l’aquaculture, qui assurera la coordination entre producteurs et distributeurs. Concrètement, tout producteur de tilapia rouge en Algérie pourra s’inscrire sur cette plateforme et enregistrer ses données essentielles, notamment la localisation précise du site de production, qu’il s’agisse d’une commune ou d’une région, ainsi que le calendrier de production correspondant à son exploitation. L’initiative intervient dans un contexte de forte croissance de la production nationale. Miloud Tariaa a affirmé qu’une « progression significative » est attendue cette année, avec une production estimée à environ 1.800 tonnes, soit une augmentation de près de 40% par rapport à l’année précédente, lorsque la production s’élevait à 1.000 tonnes. Cette expansion rapide nécessite des circuits de distribution adaptés pour absorber les volumes croissants et éviter les problèmes d’écoulement qui pourraient décourager les producteurs. La plateforme numérique servira de base de données stratégique pour la promotion et la distribution du tilapia rouge. Elle permettra à l’Office national de l’alimentation du bétail, partenaire clé du dispositif, de connaître en temps réel les volumes disponibles chaque mois et de faciliter leur distribution à travers les points de vente du territoire national. Cette transparence dans les flux devrait permettre une meilleure planification logistique et une réduction des invendus.
L’ONAB dispose aujourd’hui de plus de 200 points de vente directe, un réseau qui constitue un atout majeur pour la filière. Selon Miloud Tariaa, cette entreprise publique a déjà mené plusieurs opérations pilotes concluantes qui lui ont permis d’écouler la totalité de la production de tilapia rouge de l’année passée rapidement, au point qu’elle réclame désormais davantage de quantités. Fort de cette expérience positive, l’ONAB créera prochainement une filiale spécialisée dans l’aquaculture, qui deviendra la première entreprise économique du secteur de la pêche maritime, a annoncé le directeur général.
Structurer toute la chaîne de valeur
La dynamique ne s’arrête pas à la commercialisation. Vendredi, en marge du SIPA 2025, la Chambre nationale de la pêche et de l’aquaculture a signé deux conventions stratégiques visant à consolider l’ensemble de la filière. La première a été paraphée avec l’Office national de l’alimentation du bétail par le directeur général de la Chambre, Nabil Aouich, et le directeur adjoint de l’ONAB, Houssameddine Hamma. Cet accord vise à renforcer la coopération dans le domaine de la commercialisation des produits d’aquaculture, notamment ceux d’eau douce comme le tilapia rouge, en les intégrant dans le réseau national des points de vente de l’ONAB. Cette démarche, selon Nabil Aouich, s’inscrit dans le cadre de la levée des difficultés rencontrées par les producteurs dans le domaine de la commercialisation de certaines variétés, et ce à travers la mise en place de canaux de distribution réguliers contribuant à la stabilité du marché. La seconde convention a été signée entre le directeur général de la Chambre nationale de la pêche et de l’aquaculture et la directrice générale de l’Agence nationale de gestion du micro-crédit, Souad Bendjemil. Elle porte sur l’accompagnement des jeunes porteurs de projets dans le domaine de l’économie bleue, à travers la formation et le financement de micro-entreprises. Souad Bendjemil a précisé que l’accompagnement inclut la formation en aquaculture et en gestion, ainsi que le soutien des projets dont le financement n’excède pas un million de dinars. Cette dimension sociale vise à favoriser l’intégration des jeunes dans ce secteur prometteur et à démultiplier le nombre d’exploitations aquacoles sur le territoire national.
Le responsable de la Direction générale de la pêche et de l’aquaculture a mis l’accent sur l’importance actuelle accordée à la promotion de la commercialisation du tilapia rouge, afin d’encourager une production plus importante. Mais la stratégie ne s’arrête pas là. Une deuxième phase visera à promouvoir la transformation de ce poisson, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives de valorisation et de création d’emplois. Dans cette optique, Miloud Tariaa a révélé que des conventions tripartites seront prochainement signées entre l’ONAB, la Chambre nationale de la pêche et de l’aquaculture et les transformateurs intéressés par le tilapia rouge.
Amar Malki

