La prochaine édition du salon sera allongée de quelques jours : 6 millions de visiteurs au SILA 2025
La 28ᵉ édition du Salon international du livre d’Alger s’est refermée samedi au Palais des expositions de la Safex dans une atmosphère où la ferveur du mot a rencontré l’émotion du dernier jour.
En présence de la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, du commissaire du salon, Mohamed Iguerb, et d’un large parterre d’écrivains, d’intellectuels et de journalistes, l’Algérie a célébré la clôture d’un rendez-vous devenu, selon les mots de la ministre, « bien plus qu’un événement culturel : une voix nationale ouverte sur le monde, qui prouve que lorsque l’Algérie parle, tout le monde écoute ». Cette 28ᵉ édition, qui a attiré près de six millions de visiteurs, a confirmé l’attachement du public algérien à la lecture et au savoir. Malika Bendouda a annoncé, à cette occasion, avoir donné instruction d’étendre la durée du salon dans les prochaines éditions, soulignant que ce succès « témoigne de la soif de connaissance d’une société qui lit pour construire ». Et d’ajouter : « Depuis que j’ai pris mes fonctions, le livre a été ma priorité absolue. Nous avons travaillé en équipe pour offrir l’image d’une Algérie ouverte sur le monde, attachée à son identité et convaincue que la culture est une force de construction. » Pour la ministre, l’enjeu dépasse la simple célébration du livre : il s’agit de faire de la lecture un geste quotidien et un projet national durable, fruit de la coopération entre toutes les institutions, afin que « le livre atteigne chaque coin du pays ».
Des chiffres à la hauteur de l’ambition
Mohamed Iguerb, commissaire du salon, a pour sa part fait état d’un record historique d’affluence, avec plus de 5,6 millions de visiteurs, dont près de 900 000 en une seule journée. Il prévoit que le chiffre final dépassera les six millions. Sur une surface de 23 000 m², 1 258 exposants venus de 49 pays ont présenté plus de 140 000 titres, accompagnés de 270 invités internationaux et d’un programme riche de 530 activités culturelles, mêlant conférences, signatures et débats d’idées. Iguerb a salué « la qualité du dialogue culturel et la portée internationale » de cette édition, marquée par la présence d’auteurs majeurs et par des échanges qui, selon lui, « ont renouvelé le discours culturel tout en réaffirmant les positions constantes de l’Algérie et son rôle civilisationnel dans le monde ». Il a également exprimé sa gratitude envers les soutiens institutionnels, économiques et médiatiques qui ont contribué à la réussite de ce qu’il a décrit comme « le plus grand rendez-vous culturel d’Algérie et de la région ». Le prix “Mon premier livre”, destiné à encourager la jeune création, a récompensé 75 œuvres réparties entre les quatre langues nationales et étrangères. “Ajnihat at-tamarrud” (Les Ailes de la rébellion) d’Amir Saïri a été ainsi primé pour la meilleure œuvre en arabe ; “Yaf widhm atelli” de Khadidja Benkrou pour la meilleure œuvre en amazigh ; “À contre-flux” d’Abdelkrim Zaoui pour la catégorie française ; “Raïs Hamidou, King of the Sea” de Selma Chergui pour la catégorie anglaise. Le prix du meilleur stand est revenu à la Bibliothèque nationale d’Algérie, saluée pour la beauté et la diversité de son espace. La cérémonie de clôture a également été marquée par une série d’hommages rendus à des figures culturelles emblématiques, parmi lesquelles le chercheur en patrimoine populaire Abdelhamid Bourayou, le critique Makhlouf Amer, les poètes Nadia Nouacer, Abdelhamid Chekil et Habiba Mohamedi, la chercheuse Krissan Chouli Achour, ainsi que le moudjahid et écrivain Bachir Khalef.
Alors que défilaient sur les écrans les images vibrantes des dix jours du salon, le public, nombreux et ému, a salué d’une longue ovation ce “SILA 2025” qui s’achève sur une promesse : celle d’un rendez-vous à venir, plus long et plus lumineux, dans une Algérie qui veut faire du livre non pas un luxe, mais un compagnon de route pour chaque citoyen.
Mohand Seghir
