Exportations hors hydrocarbures : Une progression de 12% au premier semestre
L’économie algérienne montre des signes encourageants de diversification avec une hausse de 11,8% des exportations hors hydrocarbures au premier semestre 2025, atteignant une valeur significative portée par une augmentation de 8,6% des volumes et de 3% des prix. Cette performance, révélée par l’Office national des statistiques, témoigne du développement progressif de nouveaux secteurs exportateurs au-delà du pétrole et du gaz.
Les machines et équipements de transport constituent la locomotive de cette dynamique avec une progression spectaculaire de 27,6% de leurs prix à l’exportation. Les matières premières non comestibles et les huiles végétales suivent avec une hausse de 5,4%, tandis que les articles manufacturés progressent de 4,4% et les produits chimiques de 3,5%. Même les boissons et tabacs affichent une légère progression de 0,2%. Cette diversification répond à une stratégie de long terme visant à réduire la dépendance du pays aux revenus des hydrocarbures, traditionnellement volatils. L’augmentation des volumes exportés de 8,6% prouve que la demande étrangère pour les produits algériens non pétroliers existe et se renforce, offrant des perspectives intéressantes pour les années à venir.
Du côté des importations, le premier semestre a connu une dynamique soutenue, reflétant la vitalité de la demande intérieure et les besoins de l’économie nationale en équipements et matières premières. Les volumes importés ont progressé de 28,4%, témoignant d’une activité économique soutenue et de projets d’investissement nécessitant des biens d’équipement. Les prix à l’importation ont légèrement reculé de 2,8%, permettant aux opérateurs économiques de bénéficier de conditions d’achat globalement favorables.
Les importations ont atteint 3 767 milliards de dinars (26,4 milliards de dollars), en hausse de 24,8% par rapport au premier semestre 2024. Cette progression concerne principalement les combustibles et lubrifiants, dont les prix ont augmenté de 28,1% sur les marchés internationaux, ainsi que les huiles alimentaires qui ont progressé de 16,3%. En revanche, plusieurs catégories ont bénéficié de baisses de prix significatives : les articles manufacturés divers ont reculé de 14,6%, les produits chimiques de 10,7% et les machines industrielles de 6,4%.
Déficit commercial de 5 milliards USD
Les exportations totales se sont établies à 3 055,6 milliards de dinars (21,4 milliards de dollars), en baisse de 8,5% par rapport au premier semestre 2024, principalement en raison de la conjoncture défavorable du secteur des hydrocarbures. Les prix du pétrole et du gaz ont reculé de 8,2% sur les marchés mondiaux, tandis que les volumes exportés ont légèrement diminué de 2,1%. Cette situation s’inscrit dans un contexte international marqué par des fluctuations importantes des cours énergétiques. La balance commerciale affiche ainsi un déficit de 711,5 milliards de dinars (5 milliards de dollars), avec un taux de couverture de 81,1%. Si ce chiffre mérite attention, il doit être analysé dans une perspective plus large. Les termes de l’échange, qui mesurent le rapport entre prix à l’exportation et à l’importation, s’établissent à 125,3% contre 131,4% au premier semestre 2024. Ce ratio reste favorable, signifiant que l’Algérie conserve un pouvoir d’achat appréciable sur les marchés internationaux, même s’il s’est légèrement réduit.
L’enjeu principal pour les prochains mois consistera à poursuivre sur la lancée positive des exportations hors hydrocarbures, en consolidant les acquis et en développant de nouveaux créneaux porteurs. Les investissements dans l’industrie manufacturière, l’agroalimentaire et les services à l’exportation représentent des leviers importants pour accélérer cette transition économique.
Amar Malki

