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Ghaza sous le blocus israélien : La pluie aggrave le calvaire humanitaire 

Alors que de violentes pluies s’abattent sur la bande de Ghaza ce week-end, l’agence onusienne UNRWA dénonce une situation devenue « encore plus désespérée » pour les déplacés palestiniens, tandis que l’entité sioniste continue de bloquer l’entrée de près de 4 000 camions d’aide humanitaire malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Les images sont déchirantes. Des milliers de tentes inondées, des familles palestiniennes pataugeant dans la boue, des enfants grelottants sous des abris de fortune qui ne protègent ni de la chaleur estivale ni du froid hivernal. Vendredi et samedi matin, de fortes précipitations se sont abattues sur l’enclave palestinienne assiégée, transformant les camps de déplacés en véritables bourbiers. Pour ces populations qui survivent dans des conditions inhumaines depuis plus de deux ans d’agression génocidaire israélienne, cette pluie représente une catastrophe supplémentaire dans un calvaire sans fin. L’UNRWA a lancé un cri d’alarme samedi, avertissant que le système de basse pression affectant actuellement Ghaza « aura des répercussions catastrophiques sur les personnes déplacées ». L’agence insiste sur l’urgence absolue de faire entrer des abris dans le territoire. « L’UNRWA dispose de ces fournitures pour aider la population à passer l’hiver. Faisons-les entrer ! », a martelé l’organisation, dénonçant implicitement l’obstruction israélienne. Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, s’est dit profondément préoccupé par le fait que des milliers de familles déplacées sont désormais totalement exposées à des conditions climatiques extrêmes, ce qui accroît les inquiétudes concernant leur santé et leur protection. Cette catastrophe humanitaire trouve son origine dans la destruction quasi-totale de Ghaza. L’agression israélienne a entraîné la destruction complète ou partielle de 92 % des bâtiments résidentiels du secteur, contraignant la majorité des citoyens à se déplacer dans des tentes ou à vivre dans des maisons fissurées, malgré le risque constant d’effondrement. Les équipes humanitaires font ce qu’elles peuvent avec des moyens dérisoires. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies a indiqué que jeudi dernier seulement, environ 1 000 tentes ont été distribuées aux familles de Deir al-Balah et de Khan Younès. Entre dimanche et mercredi derniers, les partenaires ont fourni environ 7 000 couvertures à plus de 1 800 familles, environ 15 000 bâches à plus de 3 700 familles et des vêtements d’hiver à plus de 500 familles. Mais ces efforts restent une goutte d’eau face à l’ampleur des besoins.

Car le problème majeur demeure le blocus israélien. L’ONU a révélé vendredi que l’entité sioniste a refusé depuis le cessez-le-feu du 10 octobre l’entrée à Ghaza d’environ 4 000 camions d’aide humanitaire d’urgence, comprenant tentes, couvertures et kits de cuisine, malgré les demandes répétées de neuf organisations partenaires. « Les autorités israéliennes ne facilitent toujours pas l’accès humanitaire », a dénoncé Stéphane Dujarric lors du point presse quotidien. L’OCHA a précisé qu’Israël a rejeté 23 demandes visant à acheminer près de 4 000 palettes de fournitures essentielles, notamment des tentes, des outils d’isolation et de charpente, des matelas, des ustensiles de cuisine et des couvertures. Les partenaires des centres d’hébergement ont souligné qu’une prévention adéquate des inondations nécessite des équipements qui ne sont tout simplement pas disponibles à Ghaza, notamment des outils pour évacuer l’eau des tentes et pour enlever les déchets solides et les débris.

Les conditions de vie précaires accroissent également la vulnérabilité des populations aux engins explosifs, les enfants étant parmi les plus exposés. Certaines personnes ont été blessées en ramassant du bois de chauffage, tandis que d’autres sont contraintes de camper près de zones soupçonnées de contenir des munitions non explosées, faute d’alternatives plus sûres. Parallèlement, en Cisjordanie occupée, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a fermement condamné vendredi les attaques menées ces derniers jours par des groupes de colons masqués. Le mois d’octobre a enregistré davantage d’attaques de colons que n’importe quel autre mois depuis 2006, soit plus de 260 incidents recensés. Depuis le 7 octobre 2023, les forces d’occupation israéliennes et les colons ont tué au moins 1 017 Palestiniens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, dont 221 enfants.

Sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité de l’ONU se prononcera lundi sur un projet de résolution américain soutenant le plan de paix du président Donald Trump pour Ghaza. Le texte prévoit notamment la création d’une force internationale de stabilisation et salue la mise en place d’un Conseil de la paix, une autorité de transition pour Ghaza que Trump présiderait théoriquement jusqu’à fin 2027. Neuf pays, dont les États-Unis, le Qatar, l’Égypte, l’Arabie saoudite et la Turquie, ont exprimé leur soutien commun au texte en espérant son adoption rapide. 

Lyes Saïdi

Anniversaire de la Proclamation de l’Etat de Palestine

Un « tournant historique » 

L’ambassade de Palestine en Algérie a qualifié, samedi, la Proclamation de l’Etat de Palestine, en 1988 depuis Alger, de « tournant historique » qui a remis la cause palestinienne sur le devant de la scène internationale, lui redonnant une visibilité mondiale. Dans un communiqué publié à l’occasion du 37e anniversaire de la Proclamation de l’Etat de Palestine, l’ambassade a indiqué que « le peuple palestinien célèbre aujourd’hui l’anniversaire de la Déclaration historique d’indépendance proclamant l’Etat de Palestine, lue par le défunt leader Yasser Arafat depuis l’Algérie, terre bénie abreuvée du sang des martyrs, au terme de la 19e session du Conseil national palestinien », soulignant que « cette Proclamation, fruit d’immenses sacrifices, a constitué un tournant historique qui a remis la cause palestinienne sur le devant de la scène internationale, lui redonnant une visibilité mondiale ». Dans son communiqué, l’ambassade a rappelé « ce moment historique où l’Algérie fut le premier pays à reconnaître l’Etat de Palestine, suivie depuis par 160 pays ». L’ambassade de Palestine est également revenue sur les étapes phares du parcours de lutte et de résistance du peuple palestinien, soulignant que la célébration de cet anniversaire intervient, cette année, alors que « le peuple palestinien est en proie à des exactions à El-Qods, en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, qui subit depuis plus de deux ans un génocide et un nettoyage ethnique ayant causé des milliers de martyrs, de blessés et de disparus ». Malgré les terribles circonstances qu’il traverse, « le peuple palestinien demeure courageux et résilient sur sa terre, réaffirmant au monde entier qu’il ne renoncera pas à ses droits nationaux reconnus par la légalité internationale et n’abandonnera pas ses constantes, pour lesquelles des milliers de ses enfants et dirigeants ont sacrifié leur vie, jusqu’à l’établissement de l’Etat palestinien indépendant avec El-Qods pour capitale », ajoute la même source

APS

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