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APN : Le projet de loi de finances 2026 adopté

Les députés de l’Assemblée populaire nationale ont voté mardi le projet de loi de finances pour 2026, après l’introduction de plusieurs amendements par la Commission des finances. Ce budget ambitieux, axé sur la diversification économique et la justice sociale, s’inscrit dans un contexte marqué par des décisions présidentielles structurantes.

Les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont adopté, mardi, le projet de loi de finances pour l’année 2026, lors d’une séance plénière présidée par Brahim Boughali, en présence du ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, et de membres du gouvernement. Ce texte, qui prévoit un budget dépassant les 17 000 milliards de dinars, comprend plusieurs mesures visant à promouvoir l’investissement, soutenir l’économie, renforcer le pouvoir d’achat et améliorer le cadre de vie des citoyens, avec l’introduction d’incitations fiscales et douanières touchant notamment l’exportation, les start-up et les énergies renouvelables.

Selon le rapport complémentaire de la Commission des finances et du budget, les députés ont présenté douze propositions d’amendement du texte, qui ont été soumises à la commission pour étude. Après délibérations en présence des délégués auteurs des amendements, la commission a proposé de modifier certaines dispositions et d’en ajouter de nouvelles afin de renforcer le contenu du projet de loi. La commission a introduit neuf articles ont été amendés et cinq nouveaux articles introduits, outre des rectifications linguistiques sur 32 articles pour harmoniser le texte sur le plan juridique.

Parmi les amendements majeurs figure la modification de l’article 117, qui étend les exonérations douanières et fiscales accordées aux moutons importés pour l’Aïd El-Adha au cheptel bovin vivant, dans l’objectif de stabiliser les prix et préserver le pouvoir d’achat des citoyens. L’article 158, relatif à la gestion du foncier économique dans les zones de micro-activité, a également été amendé pour conférer au wali le pouvoir d’attribuer les concessions pour les petits projets de jeunes, avec un mécanisme local de décision et de recours, sans passer par la Haute commission nationale.

Un amendement significatif concerne l’article 89, qui introduit une procédure exceptionnelle de régularisation fiscale volontaire avant le 31 décembre 2026, permettant une déclaration simplifiée assortie d’un impôt libératoire de 8%, sans pénalités ni poursuites judiciaires pour les montants déclarés. La commission a par ailleurs recommandé la suppression de l’article 157, qui autorisait la mise à la consommation de véhicules neufs destinés au transport de personnes et de marchandises, justifiant cette décision par la nécessité d’un examen approfondi pour éviter toute perturbation du marché automobile.

Dans son intervention suivant le vote, le président de l’APN a salué l’ampleur des débats parlementaires et l’effort de la Commission des finances, y voyant le reflet d’une « maturité politique ». Mohamed Ben Hachem, président de la commission, a salué « les efforts considérables déployés par les membres de la commission et l’ensemble des députés ainsi que les cadres des ministères concernés pour débattre et enrichir le projet de loi ». Brahim Boughali a souligné que l’allocation de plus de 17 000 milliards de dinars « reflète une volonté politique forte d’atteindre les objectifs de développement », tout en reconnaissant les défis liés à la rationalisation des dépenses. Il a insisté sur le fait que les réformes fiscales sont « politiques et audacieuses et nécessitent une volonté forte dans l’application, loin du laxisme administratif ». Sur le plan économique, le président de l’APN a relevé les prévisions de croissance hors hydrocarbures établies à 4,1%, les qualifiant d' »indicateur encourageant dans le processus de transition vers une économie diversifiée », tout en appelant à poursuivre les réformes structurelles et à libérer l’initiative économique de la bureaucratie. Concernant la dimension sociale, il a affirmé que le gouvernement a maintenu le caractère social de l’État à travers l’allocation de crédits considérables aux programmes de logement, de santé, d’éducation et de soutien aux couches vulnérables. Le président de l’Assemblée a consacré une large part de son discours aux récentes décisions du président de la République, qu’il a considérées comme des signaux de l’entrée de l’Algérie dans une nouvelle phase de réformes profondes. Il a notamment évoqué la promotion de onze circonscriptions administratives au rang de wilayas à part entière, qualifiant cette décision de « démarche stratégique vers l’activation des potentialités des régions du pays ». Il a également annoncé le lancement prévu en janvier 2026 du projet de ligne ferroviaire Tindouf-Béchar et salué la décision d’exploiter le minerai de fer de Ghar Djebilet dès le premier trimestre 2026, avec la création d’usines de traitement à Tindouf, Béchar et Naâma.

Brahim Boughali a valorisé la solidarité du président de la République avec la classe ouvrière, à travers la directive donnée au ministre des Finances de préparer un projet d’augmentation du salaire minimum et de l’allocation chômage, estimant que cette mesure « se répercutera positivement sur le pouvoir d’achat et l’augmentation des revenus des familles, en plus de renforcer l’activité économique intérieure ». Le président de l’APN a également souligné que « la souveraineté et l’indépendance de la décision nationale ne sont pas des slogans mais une pratique quotidienne », ajoutant que « la véritable réponse n’est pas dans la polémique, mais dans la poursuite par l’Algérie de positions sages qui protègent ses intérêts ».

Amar Malki

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