Algérie-Allemagne : L’hydrogène vert au cœur d’un partenariat renforcé
L’Algérie et le land allemand de Bavière ont affiché mercredi leur volonté commune de renforcer leur coopération énergétique, plaçant l’hydrogène vert au centre d’un partenariat stratégique élargi aux technologies propres et à la décarbonation. La rencontre entre le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab et le secrétaire d’État bavarois Tobias Gotthardt marque une nouvelle étape dans la concrétisation de projets structurants, notamment le Corridor Sud de l’hydrogène et l’Alliance algéro-européenne ALTEH2A. Le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, a reçu mercredi à Alger le secrétaire d’État au ministère de l’Économie, du Développement régional et de l’Énergie du Land de Bavière, Tobias Gotthardt, accompagné d’une délégation allemande. Les discussions ont permis d’examiner les moyens de renforcer la coopération bilatérale dans les domaines des hydrocarbures et des mines, avec un focus particulier sur la commercialisation du gaz naturel et le développement de l’hydrogène vert, selon un communiqué du ministère. Cette rencontre, qui s’est tenue au siège du ministère en présence de la secrétaire d’État chargée des Mines, Karima Bakir Tafer, ainsi que des cadres du ministère, s’inscrit dans la continuité du partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie liant l’Algérie à l’Allemagne depuis plusieurs années. Les deux parties ont procédé à un état des lieux approfondi de l’avancement de cette coopération, désormais étendue à de nouveaux axes porteurs. Les échanges ont couvert un large spectre de domaines stratégiques, incluant l’industrie pétrolière et gazière, l’ingénierie et les infrastructures énergétiques, ainsi que la fabrication d’équipements, notamment ceux relatifs au dessalement de l’eau de mer. L’exploitation et la transformation des ressources minières ont également figuré au menu des discussions, témoignant de la diversification croissante du partenariat bilatéral. Selon le communiqué du ministère, les discussions ont particulièrement porté sur « les perspectives de renforcer la coopération à travers des projets de partenariat mutuellement bénéfiques, incluant la commercialisation du gaz naturel, l’adoption de techniques à faible émission de carbone dans l’industrie pétrolière et gazière, le développement, le transport et la commercialisation de l’hydrogène vert, ainsi que la fabrication des équipements y afférents, tels que les électrolyseurs ». Le volet minier du partenariat n’a pas été négligé, les deux parties ayant évoqué « l’élargissement de la coopération dans l’exploitation et la transformation des ressources minières, notamment le phosphate et la production d’engrais phosphatés, ainsi que la formation, l’assistance technique, le transfert des expertises et le développement des compétences ». Cette dimension illustre l’ambition d’un partenariat intégré, allant au-delà du seul secteur énergétique. Les perspectives de coopération entre les entreprises algériennes et allemandes ont constitué un axe majeur des discussions, avec une attention particulière accordée à l’échange d’expertises, au transfert de technologie et à la formation spécialisée. Les deux délégations ont souligné l’importance de la réduction de l’empreinte carbone, conformément à la vision nationale de transition énergétique et aux orientations mondiales en matière de protection du climat. Le dossier de l’hydrogène a cristallisé l’essentiel des ambitions communes. Les deux parties ont exprimé « leur satisfaction quant aux progrès réalisés dans le projet du Corridor Sud de l’hydrogène (SoutH2 Corridor) ainsi que dans l’Alliance algéro-européenne pour l’hydrogène (ALTEH2A) », saluant les conclusions de la rencontre internationale récemment tenue à Berlin, qui a permis de présenter l’état d’avancement de ces projets stratégiques avec la participation d’une importante délégation algérienne du secteur. Mohamed Arkab a profité de cette rencontre pour réaffirmer la priorité stratégique accordée par l’Algérie au développement de l’économie de l’hydrogène. Le ministre a relevé que « l’État est en voie de parachever le cadre juridique et institutionnel régissant cette activité, permettant ainsi d’attirer davantage d’investissements dans les chaînes de valeur liées à l’hydrogène et à la décarbonation ». Cette annonce témoigne de la volonté des autorités algériennes de créer un environnement propice à l’émergence d’une véritable filière hydrogène. Le ministre a également insisté sur « l’importance de la coopération avec l’Allemagne dans les technologies modernes et les expériences industrielles avancées, et de leur valorisation dans des projets conjoints au mieux des intérêts des deux parties », conclut le communiqué. Cette rencontre s’inscrit dans une dynamique plus large de rapprochement algéro-allemand dans le domaine énergétique, marquée notamment par les entretiens de haut niveau tenus récemment à Berlin, où une délégation algérienne conduite par le PDG de Sonatrach avait réaffirmé la volonté du pays d’accélérer la concrétisation de projets structurants dans les énergies propres et l’hydrogène vert.
Sabrina Aziouez

