Contrôle des importations : Des laboratoires de pointe déployés dans les ports
L’Algérie se dote d’outils de dernière génération pour accélérer l’analyse des produits importés et protéger le consommateur.
La ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Amel Abdellatif, a supervisé lundi à Alger la livraison de huit laboratoires mobiles équipés des dernières technologies à huit ports du pays, une mesure qui permettra de renforcer le contrôle analytique des importations, de réduire les délais de traitement et de diminuer les coûts pour les opérateurs économiques, conformément aux directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Ces laboratoires de pointe, acquis auprès de la Société Algérienne de Fabrication des Véhicules de marque Mercedes-Benz, relevant du ministère de la Défense nationale, ont été remis aux représentants des laboratoires des ports d’Alger, Annaba, Skikda, Jijel, Béjaïa, Oran, Mostaganem et Ghazaouet, lors d’une journée d’information organisée par le ministère en présence du secrétaire général du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Abdeslam Djahnit, de représentants des départements ministériels concernés et de cadres du secteur. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale visant à moderniser les infrastructures de contrôle et à fluidifier les opérations d’importation dans un contexte de croissance des échanges commerciaux. Ces laboratoires visent à renforcer le contrôle analytique des produits importés et à réduire les délais d’analyse grâce à l’utilisation d’équipements modernes et de technologies de pointe, notamment pour les marchandises périssables, tout en raccourcissant les délais de traitement des dossiers des opérateurs économiques et en réduisant le séjour des conteneurs dans les ports. Cette optimisation contribuera à la baisse du coût d’importation et permettra une intervention rapide sur l’ensemble du territoire national, deux facteurs déterminants pour la compétitivité de l’économie algérienne et l’attractivité de ses infrastructures portuaires. Dotés de technologies modernes, ces laboratoires peuvent réaliser des analyses poussées, notamment la détection de résidus de pesticides, de produits chimiques et de polluants. Ils permettent également l’analyse des céréales et des matières végétales, la détection des mycotoxines, la mesure de la teneur en humidité des produits alimentaires et d’autres analyses de précision essentielles pour garantir la sécurité sanitaire des produits destinés au marché national. Équipés de vingt-cinq appareils scientifiques automatiques développés, ces laboratoires peuvent effectuer au moins cinquante analyses par jour chacun, soit un total de quatre cents analyses quotidiennes pour les huit laboratoires, et permettent de procéder à des analyses physico-chimiques instantanées des produits importés avant leur commercialisation.
Dans son allocution, la ministre a affirmé que cette mesure « traduit les efforts de l’État en matière de protection du consommateur, à travers le contrôle de la conformité des produits aux normes en vigueur et l’adoption de mécanismes complets pour garantir leur sécurité ». Amel Abdellatif a souligné que la création de ces laboratoires « constitue un engagement fort à la transparence, à la protection du marché national et au renforcement de la compétitivité de l’économie et de la confiance des consommateurs », plaçant ainsi la sécurité sanitaire au cœur des priorités économiques du pays.
Pour assurer le plein succès de cette opération, la ministre a insisté sur « la nécessité de renforcer les compétences humaines et techniques, à travers une formation continue des équipes de terrain et la modernisation constante des équipements, en sus de l’unification des moyens d’analyses adoptés au niveau des laboratoires fixes, ce qui garantit la fiabilité et la crédibilité des résultats, en étroite coordination avec les différents services concernés ».
La ministre a également souligné la nécessité d’accélérer le parachèvement du projet de numérisation des procédures, ce qui garantira des niveaux performants de suivi avec l’amélioration du flux d’informations et l’accélération de la prise de décision. Après avoir souligné l’importance des analyses scientifiques pour assurer la protection du consommateur et la sécurité du marché, Amel Abdellatif a rappelé que son secteur a procédé à un élargissement du réseau de laboratoires pour atteindre actuellement 42 laboratoires actifs, avec des capacités analytiques allant jusqu’à 20.000 échantillons par an, un chiffre appelé à augmenter avec le parachèvement des projets de création de 16 nouveaux laboratoires, pour parvenir à un total de 58 laboratoires à la fin 2026. Cette montée en puissance des capacités d’analyse témoigne de l’ambition des autorités de doter le pays d’infrastructures de contrôle à la hauteur des flux commerciaux croissants.
Le ministère œuvre dans ce cadre à développer un système d’information intégré pour la gestion des laboratoires, avec des données précises sur les équipements et les capacités humaines, visant à faciliter l’échange instantané d’informations, ce qui renforcera les principes de transparence et d’efficience en matière de contrôle et d’analyse. S’agissant de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de numérisation, la ministre a évoqué le projet de la carte nationale des laboratoires « GeoLab », qu’elle considère comme « l’une des plus importantes réalisations du secteur ces dernières années », regroupant les capacités analytiques, les compétences humaines, les équipements scientifiques et les domaines de spécialisation de chaque laboratoire. Cette plateforme intelligente « incarne une nouvelle vision qui s’appuie sur le numérique pour rendre le système national d’analyse et de contrôle plus performant et plus transparent », a-t-elle précisé.
Amar Malki

