Sahara occidental : L’ONU exhortée à réaffirmer « clairement » le cadre juridique de la décolonisation
La Conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui appelle les Nations unies et leurs États membres à veiller à ce qu’aucune tentative d’annexion du Sahara occidental ne soit légitimée, directement ou indirectement. Dans un communiqué publié depuis Bruxelles, l’organisation européenne insiste sur la nécessité de réaffirmer le cadre juridique du processus de décolonisation de ce territoire toujours occupé.
L’EUCOCO, qui regroupe les principales organisations de solidarité avec le peuple sahraoui à travers l’Europe, a tenu à rappeler les fondements juridiques incontestables du dossier sahraoui. « En tant qu’organisations engagées pour la paix, la justice et le respect du droit international, nous appelons les Nations unies et leurs États membres à réaffirmer clairement le cadre juridique du processus de décolonisation du Sahara occidental et à veiller à ce qu’aucune tentative d’annexion ne soit légitimée, directement ou indirectement », a souligné la Conférence dans sa déclaration. Cette mise au point intervient dans un contexte de multiplication des tentatives marocaines visant à imposer un fait accompli sur le terrain et à détourner le cadre juridique établi par les instances internationales. L’EUCOCO a rappelé que conformément à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice de 1975 et aux résolutions successives de l’ONU, le Sahara occidental demeure « un territoire non autonome dont le peuple a droit à un référendum d’autodétermination » et que « le Front Polisario en est le représentant légitime ». Ces deux éléments constituent les piliers intangibles du dossier sahraoui, constamment réaffirmés par la communauté internationale malgré les pressions exercées par Rabat. La Conférence européenne a insisté sur le fait que « toute solution politique au conflit doit être conforme au droit international et garantir pleinement le droit du peuple sahraoui à décider librement de son avenir ». Cette position rejette donc catégoriquement toute formule qui contournerait le principe sacré de l’autodétermination, principe reconnu par la Charte des Nations unies et considéré comme un droit inaliénable des peuples colonisés. L’EUCOCO a également commenté la résolution 2797 du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée le 31 octobre dernier, qui prolonge pour une année supplémentaire le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental. Selon l’organisation de solidarité, cette résolution « rappelle à bon escient les résolutions antérieures qui réaffirment le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, dans le cadre d’un processus de décolonisation encore inachevé ». La prolongation du mandat de la MINURSO, malgré les obstacles systématiques posés par le Maroc à son action, témoigne de la persistance de la communauté internationale à maintenir le cadre onusien pour le règlement du conflit.
Mais c’est surtout contre les manipulations médiatiques et diplomatiques que l’EUCOCO a haussé le ton. L’organisation a dénoncé avec vigueur « les interprétations trompeuses » diffusées par les médias marocains, qui ont présenté la résolution 2797 comme une reconnaissance du pseudo-plan d’autonomie ou de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. « Le Conseil de sécurité n’a reconnu ni l’un ni l’autre », a martelé l’EUCOCO, mettant fin à toute ambiguïté sur le contenu réel de la résolution onusienne. La Conférence européenne a également pointé du doigt la complaisance de certains médias occidentaux qui relaient ces interprétations fallacieuses sans même avoir consulté le Front Polisario, pourtant reconnu par l’ONU comme le représentant officiel du peuple sahraoui. L’appel de l’EUCOCO intervient à un moment charnière où le Maroc multiplie les manœuvres pour normaliser son occupation du Sahara occidental, notamment à travers des accords économiques avec des puissances étrangères portant sur l’exploitation illégale des ressources naturelles du territoire. Face à ces manœuvres, la mobilisation des organisations de solidarité européennes maintient la pression sur les Nations unies et leurs États membres, afin qu’ils respectent leurs propres résolutions et garantissent au peuple sahraoui son droit légitime à l’autodétermination.
Lyes Saïdi

