COSOB : Sept plateformes électroniques pour les transactions boursières
La Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB) a franchi samedi une étape décisive dans la modernisation du marché financier algérien en lançant sept plateformes électroniques dédiées à l’exécution des ordres d’achat et de vente d’actions et d’obligations à la Bourse d’Alger. Cette initiative marque une rupture avec les procédures traditionnelles et s’inscrit pleinement dans le processus de transformation numérique que connaît le secteur financier national, répondant aux attentes d’une clientèle de plus en plus connectée et aux standards internationaux de rapidité et de transparence. Le lancement de ces plateformes s’est déroulé lors du troisième congrès annuel du marché financier algérien, organisé au Centre international de conférences Abdelatif Rahal sous le thème « Financement innovant–transformation numérique–durabilité financière–inclusion financière ». Les sept établissements pionniers dans ce dispositif sont la Banque nationale d’Algérie, le Crédit populaire d’Algérie, la Banque extérieure d’Algérie, la Banque de développement local, la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance, Bank Al Salam et Al Baraka Bank. Ces institutions, qui représentent une part substantielle du système bancaire national, couvrent désormais l’ensemble du spectre bancaire conventionnel et islamique.
Dans son allocution inaugurale, Youcef Bouzenada, président de la COSOB, a souligné que la mise en service de ces plateformes « est le fruit des efforts professionnels considérables déployés par les intermédiaires en opérations de Bourse et de surveillance, notamment après la promulgation, l’année dernière, du cadre réglementaire encadrant le fonctionnement de ces plateformes ». S’exprimant devant la presse, Youcef Bouzenada a détaillé les implications concrètes de cette innovation pour l’investisseur lambda. Selon lui, « toute personne souhaitant acquérir des actions ou des obligations cotées à la Bourse d’Alger peut désormais utiliser l’espace client ou les services de banque électronique des sites des banques concernées et introduire directement un ordre d’achat, sans avoir à se déplacer à la banque, ni à recourir aux procédures papier traditionnelles, étant donné que l’opération s’effectue désormais de manière numérique ». L’objectif affiché par le président de la COSOB est clair : améliorer l’accès aux marchés des capitaux pour les investisseurs et les acteurs du marché. Cette démocratisation de l’investissement boursier répond à un double enjeu. D’une part, elle vise à élargir la base d’investisseurs, traditionnellement limitée en Algérie où la culture boursière demeure embryonnaire et où l’épargne populaire se tourne massivement vers l’immobilier ou les placements bancaires classiques. D’autre part, elle ambitionne de renforcer la liquidité du marché boursier algérien, dont la faiblesse chronique constitue l’un des principaux freins au développement. En facilitant les transactions, en réduisant les délais d’exécution et en garantissant une plus grande transparence, ces plateformes devraient contribuer à dynamiser un marché qui peine à jouer pleinement son rôle de financement de l’économie.
Notons que le congrès s’est tenu en présence de personnalités de premier plan, témoignant de l’importance accordée par les pouvoirs publics à cette transformation : Nourredine Ouadah, ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Mohamed Boukhari, président du Conseil national économique, social et environnemental, et Farid Yaïci, conseiller du président de la République chargé des finances, des banques, du budget, des réserves de change, des marchés publics et des règlements internationaux.
Le programme du congrès a permis d’approfondir la réflexion sur ces enjeux à travers plusieurs panels de discussion consacrés notamment à la transformation numérique dans le secteur financier et à l’intermédiation financière non bancaire, avec la participation d’experts nationaux et internationaux.
Sabrina Aziouez

