Affaire Staem: Charaf-Eddine Amara écroué
Charaf-Eddine Amara, ancien président de la Fédération algérienne de football et ex-PDG de la holding publique Madar, a été placé en détention provisoire ce dimanche par un juge d’instruction du pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed à Alger. Amara est poursuivi pour des soupçons de corruption au sein de la Société de tabacs algéro-émiratie Staem, une affaire aux ramifications complexes qui implique également le responsable de cette société ainsi que plusieurs autres prévenus, tous placés sous mandat de dépôt. Les prévenus sont accusés d’avoir transféré illégalement des sommes importantes vers les Émirats arabes unis, en violation flagrante de la réglementation algérienne sur les mouvements de capitaux.
Les chefs d’accusation retenus contre Charaf-Eddine Amara et ses coaccusés témoignent de la gravité des faits reprochés. Ils sont poursuivis pour blanchiment d’argent, infraction à la législation de change et mouvements de capitaux de et vers l’étranger, enrichissement illicite et conflit d’intérêts. Cette affaire s’inscrit dans un contexte judiciaire déjà chargé pour l’ancien dirigeant sportif. Charaf-Eddine Amara fait également l’objet de poursuites dans un autre dossier lié à la gestion de la Fédération algérienne de football, aux côtés de deux autres anciens présidents de cette instance. En novembre 2024, lui et Djahid Zefizef avaient bénéficié d’une liberté provisoire, tandis que Kheireddine Zetchi avait été maintenu en détention. Cette nouvelle mise sous écrou intervient donc alors que le dossier footballistique était encore en cours d’instruction. Le parcours professionnel de Charaf-Eddine Amara avait connu un coup d’arrêt significatif à la mi-octobre dernier, lorsqu’il avait quitté la direction du groupe Madar sur décision du conseil d’administration de la holding publique. Ce départ, qui était intervenu dans un climat de tensions, apparaît rétrospectivement comme un prélude aux développements judiciaires actuels. La holding Madar, acteur important de l’économie nationale, avait alors procédé à ce changement de direction sans fournir de détails sur les motivations précises de cette décision. L’incarcération de Charaf-Eddine Amara illustre la détermination des autorités judiciaires algériennes à poursuivre les dossiers de corruption économique et financière.
Chokri Hafed

