Chant ancestral du Gourara classé au patrimoine de l’UNESCO : Timimoun célèbre l’Ahellil
La 17e édition du Festival national d’Ahellil a débuté mardi soir à Timimoun, réunissant une vingtaine de troupes spécialisées dans cette expression artistique traditionnelle des Zénètes du Gourara. Placée sous le slogan « Ahellil, le chant ancestral de Gourara : Détente des âmes », cette manifestation culturelle rend hommage à Mohamed Bakada, dit « Babihi », figure emblématique de cet art inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La cérémonie d’ouverture, présidée par les autorités locales en présence d’un public nombreux, a mis en lumière l’importance de ce patrimoine musical unique. Le wali de Timimoun, Souna Benamar, a souligné lors de son allocution que ce festival « reflète la richesse du patrimoine populaire et la diversité culturelle du pays », insistant sur « l’importance de perpétuer ce patrimoine culturel ancestral et de le transmettre aux générations futures ». L’événement a également accueilli une délégation de la commune d’Akbou, dans la wilaya de Béjaïa, dans le cadre d’une convention de jumelage avec la commune hôte, témoignant ainsi des liens culturels tissés entre différentes régions du pays.
Selon le commissaire du Festival, Mohamed Bahassi, cet événement annuel vise à célébrer ce genre poétique et musical des Zénètes du Gourara, pratiqué lors de cérémonies collectives et reconnu par l’UNESCO pour sa valeur universelle exceptionnelle. L’hommage rendu à Mohamed Bakada, surnommé « Babihi », rappelle le rôle crucial des maîtres et gardiens de cette tradition orale qui ont œuvré à sa préservation à travers les générations.
Du 23 au 27 décembre, le festival propose une programmation riche et variée articulée autour de plusieurs axes. Les organisateurs ont prévu des soirées musicales mettant en vedette les différentes troupes participantes, ainsi que des spectacles folkloriques qui permettront au public de découvrir les multiples facettes de cet art ancestral. Une exposition de produits d’artisanat complétera ce dispositif, offrant une vitrine aux savoir-faire locaux et à l’économie créative de la région.
Le volet académique du festival n’est pas en reste avec l’organisation d’une rencontre intitulée « Le patrimoine d’Ahellil : entre pratique et valorisation, du local au mondial », qui permettra aux chercheurs, praticiens et passionnés d’échanger sur les enjeux de sauvegarde et de promotion de ce patrimoine immatériel. Cette réflexion collective interrogera notamment les modalités de transmission de cet art vivant dans le contexte contemporain et son rayonnement au-delà des frontières du Gourara.
Un concours du meilleur joueur des deux instruments traditionnels emblématiques de l’Ahellil, le « Tamdja » et le « Bangueri », figure également au programme. Cette compétition vise à encourager la maîtrise instrumentale et à valoriser le talent des musiciens qui perpétuent ces techniques ancestrales, essentielles à l’interprétation authentique de ce répertoire musical séculaire dont les rythmes et les mélodies continuent de résonner dans le cœur des habitants du Gourara.
Mohand S.

