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Palestine : La Belgique la procédure à la CIJ contre le génocide à Ghaza

La Cour internationale de justice a enregistré mardi l’intervention de la Belgique dans la procédure pour génocide initiée par l’Afrique du Sud contre l’entité sioniste. Bruxelles devient ainsi le septième pays européen à rejoindre ce combat juridique historique, alors que le bilan humain dépasse les 70 000 martyrs et que 16 000 patients attendent une évacuation médicale d’urgence. La Cour internationale de justice a annoncé mardi que la Belgique a officiellement rejoint la procédure intentée par l’Afrique du Sud. Cette adhésion porte à sept le nombre de pays ayant choisi de se joindre à ce dossier devant la plus haute juridiction des Nations unies, aux côtés du Brésil, de l’Irlande, de la Bolivie, de la Colombie, de l’Espagne et du Mexique. La décision belge intervient près de deux ans après la saisine initiale de l’Afrique du Sud et renforce la mobilisation internationale face à l’agression continue contre le peuple palestinien. En janvier 2024, dans une décision retentissante survenue quatre mois après le début de l’offensive génocidaire, la CIJ avait appelé l’occupation sioniste à prévenir tout acte de génocide, mettant en garde contre un risque réel et imminent de préjudice irréparable pour les Palestiniens. Sans statuer sur le fond de l’affaire, la cour avait pris plusieurs ordonnances conservatoires exigeant notamment que l’entité sioniste permette l’accès de l’aide humanitaire, prévienne et punisse l’incitation au génocide. Ces ordonnances sont juridiquement contraignantes, mais la cour ne dispose d’aucun moyen concret pour les faire respecter, ce qui explique le mépris systématique dont fait preuve Tel-Aviv face aux injonctions internationales.

Sur le terrain, la situation humanitaire continue de se détériorer de manière catastrophique. L’agression sioniste contre la bande de Ghaza a déjà fait au moins 70 942 martyrs et 171 195 blessés, selon les derniers bilans officiels, et a déplacé l’écrasante majorité des 2,2 millions d’habitants de ce territoire palestinien assiégé. Ces chiffres, déjà vertigineux, ne reflètent qu’une partie de la tragédie, de nombreuses victimes demeurant ensevelies sous les décombres ou non comptabilisées dans les zones inaccessibles aux équipes de secours.

Le système de santé palestinien, pilier essentiel de la survie de la population, s’est totalement effondré sous les coups de l’occupation. L’Organisation des Nations unies a révélé mardi qu’environ 16 000 patients attendent désespérément d’être évacués de la bande de Ghaza, dans un rapport soulignant la persistance des restrictions imposées par l’occupant sioniste sur la livraison de l’aide humanitaire. L’Organisation mondiale de la santé précise que plus de 10 600 personnes gravement malades ont été évacuées à ce jour, dont 5 600 enfants, mais que des milliers d’autres doivent encore être transférées vers des lieux où elles peuvent recevoir des soins appropriés. Le ministère de la Santé de Ghaza a indiqué qu’au moins 1 092 patients sont décédés en attente d’évacuation entre juillet 2024 et le 28 novembre 2025, un chiffre qui pourrait être largement inférieur à la réalité compte tenu de l’impossibilité de comptabiliser tous les décès dans les zones les plus touchées.

Récemment, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a averti que malgré l’annonce d’un cessez-le-feu, des informations faisant état de frappes aériennes, de bombardements et de tirs continuent d’arriver, entraînant de nouvelles victimes et perturbant davantage les opérations humanitaires déjà extrêmement difficiles. Il a également noté que compte tenu de la pénurie extrême de logements, de nombreuses familles se réfugient dans des bâtiments partiellement ou gravement endommagés pour se protéger des intempéries, dont plusieurs se sont effondrés, faisant de nouvelles victimes. L’ONU a réitéré son appel à l’occupant sioniste pour qu’il lève toutes les restrictions à l’entrée de l’aide, y compris les fournitures d’abri, un appel resté jusqu’ici lettre morte.

Parallèlement à l’agression militaire à Ghaza, l’occupation sioniste intensifie sa politique de colonisation en Cisjordanie occupée. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé mardi le projet d’implanter 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, un acte qu’il qualifie de mesure dangereuse visant à consolider le contrôle sioniste sur l’ensemble du territoire palestinien. Dans un communiqué, le ministère a affirmé qu’il s’agit d’un prolongement direct des politiques d’apartheid, de colonisation et d’annexion, qui porte atteinte aux droits inaliénables du peuple palestinien et anéantit toute perspective réelle de stabilité. Pour l’Autorité palestinienne, cette décision ne peut être dissociée de la politique systématique de l’entité sioniste visant à empêcher toute possibilité réelle d’établir un État palestinien indépendant et souverain, dénonçant une accélération du vol des terres palestiniennes et l’escalade du terrorisme des colons.

Les autorités de l’occupation sioniste ont annoncé dimanche avoir approuvé l’installation de 19 colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre total d’implantations décidées ces trois dernières années. Plus de 500 000 colons vivent aujourd’hui en Cisjordanie dans des colonies qui sont illégales selon l’ONU et en violation du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens. La colonisation s’est nettement intensifiée ces dernières années, en particulier depuis le début de l’agression génocidaire contre Ghaza. Récemment, un rapport du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’alarmait d’une croissance record des colonies sionistes en 2025. Le chef de l’ONU avait condamné l’expansion implacable de la colonisation en Cisjordanie occupée, y compris à Al-Qods-Est, menaçant l’établissement de l’État palestinien souverain. Il s’inquiétait aussi de l’augmentation alarmante des violences des colons, évoquant des attaques parfois menées en présence ou avec le soutien des forces d’occupation sioniste.

Lyes Saidi

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