Angleterre : Newcastle devient le club le plus riche du monde
Tremblement terre sur la planète football. Un fonds saoudien s’est officiellement emparé jeudi de Newcastle, club du nord-est de l’Angleterre, au terme de longues négociations et malgré l’opposition d’associations de défense des droits humains. « Nous sommes extrêmement fiers de devenir les nouveaux propriétaires de Newcastle United, l’un des clubs les plus célèbres du football anglais », s’est félicité le patron du fonds saoudien, Yasir Al-Rumayyan, dans un communiqué. Le club, appartenant depuis 14 ans à l’homme d’affaires britannique Mike Ashley, est désormais détenu par un consortium comprenant le fonds d’investissement saoudien, PCP Capital Partners et les frères David et Simon Reuben, rachat qui a reçu le feu vert de la Premier League. L’instance qui chapeaute le Championnat d’Angleterre avait pourtant été interpellée plus tôt jeudi par Amnesty International, l’ONG s’alarmant d’une reprise par un fonds souverain d’Arabie saoudite, et qualifiant la situation des droits humains de « désastreuse » dans le pays dirigé de fait par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Les Saoudiens avaient déjà tenté d’acquérir les « Magpies » durant l’été 2020, sans succès, handicapés par la personnalité du prince héritier, accusé de multiples atteintes aux droits humains. La deuxième tentative est finalement la bonne, le club étant « vendu au consortium avec effet immédiat », selon un communiqué de la Premier League, précisant que l’organisme a « reçu des garanties légalement contraignantes que le Royaume d’Arabie saoudite ne contrôlera pas le club de Newcastle United ». La vente, dont le montant s’élève à environ 300 millions de livres (333 millions d’euros) représente un « investissement de long terme » d’après la directrice générale de PCP Capital Partners, Amanda Staveley, qui ajoute viser « des trophées majeurs ». Newcastle entre dans le cercle des clubs dépendant des immenses fortunes des pays du Golfe. Le pouvoir saoudien marque ainsi un peu plus sa présence dans le monde du sport, alors que le pays accueille de grandes courses automobiles comme le rallye du Dakar depuis 2020, ou prochainement une manche du championnat du monde de Formule 1, une manière de répondre à la politique ambitieuse de ses rivaux régionaux comme le Qatar, hyper-présent depuis une décennie avec en point d’orgue, l’organisation du Mondial-2022 de football.
R. S.