Lutte contre la corruption : Asseoir la culture de la transparence
La lutte contre la corruption est l’une des priorités affichées par le gouvernement. Au-delà des mécanismes mis en place pour renforcer l’intervention de la Justice en consolidant son indépendance, les autorités misent sur les dispositifs de veille et de prévention. Bien plus, il s’agit aujourd’hui d’asseoir la culture de la transparence pour contrer les pratiques délictuels et les abus qui ont prospéré à l’ombre de l’opacité et de la prédominance des centres de décision informel.
C’est dans ce contexte qu’interviennent les velléités de révision des modes de gouvernance dans le secteur économique, notamment dans le secteur public. Au-delà de la volonté affichée par le ministère des Finances pour revoir la gouvernance des banques publiques, c’est le ministère de l’Industrie qui vient d’adopter une démarche visant à imposer une nouvelle norme aux entreprises. Une norme devant asseoir des process et des pratiques dans le management des entreprises devant asseoir la culture de la transparence et contrecarrer pratique délictuelle et lutter contre la corruption.
Intervenant lors d’une rencontre organisée à l’occasion de la journée nationale de la normalisation industrielle, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar a souligné hier l’importance l’instauration de nouvelles normes visant la lutte contre la corruption via la transparence qui doit caractériser les processus de production à toutes les étapes.
C’est dans ce contexte que le ministre de l’Industrie a mis l’accent sur la nécessité, dans ce contexte national et mondial, de mettre en évidence les sujets inclus dans le thème choisi à la rencontre tournant autour de la norme ISO nationale 37001 comme instrument de prévention, d’intervention et de lutte contre le phénomène de la corruption. Un phénomène, explique-t-il, qui est le plus préjudiciable dans le monde et surtout le plus difficile à affronter. L’indice est également révélateur du degré d’engagement de notre pays dans la lutte contre ce phénomène, ajoute M. Zeghdar qui a assuré à cet effet que l’Etat, via le ministère de l’Industrie, accompagnera toutes les sociétés qui mettront l’acquisition de cet indice dans la palette de leur objectifs. M. Zeghdar a ainsi évoqué mais sans les cités, les autres mécanismes d’aides directes prévus par le gouvernement au bénéfice des petites et moyennes entreprises via des « enveloppes financières conséquentes ».
Sonatrach en pionnier de la transparence
D’ailleurs, cette rencontre a été l’occasion pour la signature d’un accord pour l’application de la norme « ISO 37 001 », entre la Sonatrach et l’Institut algérien de normalisation « IANOR ». Il est vrai que la Sonatrach veut se positionner ainsi en tant que pionnier de la transparence et réhabiliter ainsi une image qui a été affectée par les scandales de l’ère passée. Au-delà de l’application de cette nouvelle norme de management, la Sonatrach a entrepris depuis quelques mois déjà à promouvoir la transparence dans ses process. C’est ainsi qu’elle a publié un code d’éthique imposé à toutes les parties prenantes, soit les employés, le top management, le conseil d’administration, ainsi que les partenaires de la Sonatrach y compris les organes et associations qu’elle sponsorise, lesquels devront désormais faire preuve d’une probité à toute épreuve. La Sonatrach a également mis en place un conseil d’éthique, fonctionnant en tant qu’organe de veille et cellule d’écoute charge de prévenir les comportements délictueux et recevoir les dénonciations de pratiques douteuses.
Améliorer la qualité du produit national
Sur un autre volet relatif à l’amélioration de la production nationale et la promotion des exportations, M. Zeghdar a souligné « la nouvelle dynamique constatée au sein des entreprises qui consentent beaucoup d’effort pour assurer un nouveau et meilleur départ à leurs activités respectives dans une contexte national, régional et international marqué notamment par de profondes mutation dans le domaine de la gestion ainsi que les processus de production en prévision de la période post Covid 19 ». M. Zeghdar n’a pas non plus manqué de noter que « les rencontres organisées avec les entreprises durant ces deux dernières années ont permis d’évaluer les avancées réalisées ainsi que leur situation avec les problèmes rencontrés sur le terrain et surtout le mise sur pied de feuille de route pour le moyen et le court terme ». Des rencontres, rappelle-t-il, qui ont été directement suivi du dernier salon internationale de l’entrapparait ainsi que la conférence nationale sur la relance économique. le ministre de l’industrie a expliqué à ce sujet d’ailleurs que cette rencontre organisée par le gouvernement avec les différents intervenants dans le domaine économique entre dans le cadre de son plan d’action qui projette en fait d’augmenter la part de l’industrie dans le produit intérieur brut (PIB) à plus de 15% alors qu’il n’est actuellement que de 6%. L’amélioration des méthodes de gestion représentent, ajoute le ministre de l’industrie, un défi à relever par nos entreprises afin de s’arrimer aux normes de qualités internationales. Un objectif qui va en droite ligne avec la stratégie nationale de développement. L’amélioration de la qualité de nos produits est un objectif primordial pour permettre à nos entreprises de faire face à la concurrence au niveau national mais aussi pour leur ouvrir le chemin vers les marchés internationaux où cette concurrence est rude via notamment les normes imposées sur la qualité. Des caractéristiques qui permettront aussi, ajoute M. Zeghdar, d’intégrer la chaîne de valeur internationale.
Samira Ghrib et Akli Amor