La CNL future banque du logement : Se défaire des financements du Trésor public
Dans l’objectif de lui permettre de contribuer au financement du logement sur d’autres ressources que celles du budget de l’Etat, la Caisse nationale du logement (CNL) sera, selon son directeur général Ahmed Belayat, « très prochainement » transformée en établissement financier. Autrement-dit, la CNL changera de statut pour devenir la future banque du logement.
La prochaine étape pour cet organisme coïncidera avec sa transformation en un établissement financier dans le cadre d’une nouvelle philosophie de production du logement, a en effet expliqué M. Belayat dans un entretien paru au dernier numéro de la revue Batisseur.dz de la CNL dans lequel il précise que la Caisse, en tant qu’établissement financier, veut se placer au centre d’une équation « épargne- accès au logement » et doit d’ores et déjà, réfléchir à la mise en place de nouveaux produits pour collecter cette épargne et à financer le logement sur d’autres ressources que celles du budget de l’Etat. Ce qui, précise-t-il, « n’exclut pas le lancement de nouveaux produits financiers sur le marché »,
Toutefois, ajoute-t-il, « la CNL n’a pas la prétention d’être une banque à guichet, ni une banque commerciale classique », étant donné que sa mission en tant qu’établissement financier est d’organiser la collecte de l’épargne des ménages à travers les réseaux bancaires, les agences d’Algérie Poste et permettre ainsi à l’Etat de financer le logement sur d’autre ressources que celle du Trésor. Ce nouveau schéma, a-t-il expliqué, sera accompagné par une évaluation plus fine de la demande et un dispositif d’octroi des aides mieux ciblées pour les différents segments de logements qui seront mis en place.
M. Belayat dira par ailleurs, qu’ « Il ne faut pas oublier que l’épargne est devenue un produit commercial sur lequel se concurrencent toutes les banques depuis que l’on a supprime? ce lien entre l’épargne et accès au logement », car dans tous les pays du monde, la ressource stable qui permet de financer le logement est l’épargne des ménages. « L’équation épargne-logement n’est pas une innovation, ni un renoncement à des acquis », a-t-il fait remarquer à cet effet.
Expliquant enfin que l’initiative avait pour but de promouvoir une mixité sociale à travers l’implantation sur un même site de logements relevant du locatif et d’autres de l’accession à la propriété, M. Belayat a rappelé que « l’épargne-logement était la règle dans les années 70. Le statut d’épargnant était la condition nécessaire pour accéder à n’importe quel logement initié par le secteur de l’Habitat. Il y avait un financement mixte Trésor, fonds d’épargne ». En 1973, explique-t-il, les pouvoirs publics avaient inauguré le lancement du produit location-vente.