Augmentation des prix de la baguette : Les boulangers persistent et signent !
Les boulangers de ma wilaya de Tizi-Ouzou ont repris le travail après plus de deux semaines de grève. Mais, la reprise n’a pas constitué une bonne surprise pour les citoyens qui ont constaté que le prix de la baguette est passé de dix dinars à quinze dinars. Une décision prise par les boulangers de leur propre chef, qui ont ainsi mis à exécution leur décision malgré les avertissements de la Direction du commerce de la wilaya de Tizi-Ouzou. Celle-ci a en effet réagi à la nouvelle de la décision unilatérale des boulangers d’augmenter le prix du pain en avertissant des conséquences juridiques qu’ils risquent en maintenant la hausse.
Mais hélas, depuis la reprise, le pain coûte 15 dinars. Les avertissements de la Direction du commerce voire même les appels des associations de protection des consommateurs n’ont rien changé à la situation. Le prix a augmenté et les boulangers imposent désormais leurs tarifs. Aussi, pour en savoir plus, nous nous sommes rapprochés des commerçants de détails. De ce côté, la précision est de taille. La baguette coûte chez le boulanger treize dinars. Ce qui fait qu’elle est vendue par les commerçants à quinze dinars.
Les boulangers considèrent, avec un peu de grains, que la baguette est du pain amélioré qui est effectivement vendu à quinze dinars. Mais, le masque n’a pas résisté étant donné que la baguette de dix dinars a disparu alors que les services du commerce ont fait savoir que faute de disponibilité de cette baguette subventionnée à dix dinars, c’est la baguette de pain amélioré qui doit être vendue à la place à 10 dinars. Ce que refusent catégoriquement les boulangers qui vendent selon leurs prix et non seulement les prix fixés par l’Etat.
Jusqu’à hier donc, c’est la loi des boulangers qui prend le dessus sur celle des services du commerce. Pour beaucoup de citoyens, les boulangers n’ont pas le droit de prendre cette décision car c’est à l’Etat que cela revient. « Moi, je n’achèterai jamais la baguette à 15 dinars. Mais, j’attends que les services du commerce réagissent. Je ne connais pas la loi mais je crois tout de même que c’est à l’Etat d’augmenter ou de baisser les prix. Ce n’est pas aux gens d’en décider »,affirme un citoyen. L’avis est en fait partagé par beaucoup de citoyens qui refusent le diktat des boulangers.
Pour rappel, au début de leur grève, les boulangers, par la voix de leurs représentants, assuraient que la grève ne visait pas à augmenter le prix de la baguette mais plutôt à alerter les pouvoirs publics sur la situation jugée catastrophique qu’ils vivent depuis des années. Ces derniers affirmaient que le prix des matières premières a quadruplé et la filière se dirige droit vers la disparition.
Kamel Nait Ameur