Conflit en Ukraine : Des couloirs humanitaires pour l’évacuation des civils ouverts
Des couloirs humanitaires ont été ouvert par la Russie afin de permettre l’évacuation des civils ukrainiens. Une opération qui reste complexe sur le terrain. Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a annoncé que « l’instauration de cessez-le-feu locaux et l’ouverture de plusieurs couloirs humanitaires pour évacuer des civils des villes ukrainiennes de Kharkiv, Kiev, Marioupol et Soumy». Le même document a expliqué que «les forces russes, dans un but humanitaire, déclarent un cessez-le-feu» à partir de 10H00 (7H00 GMT) le 7 mars». Dans sa précédente déclaration, le président russe, Vladimir Poutine, a mis l’index les autorités ukrainiennes les accusant de «mettre en échec les opérations d’évacuation humanitaire de la ville de Marioupol, grand port du sud-est de l’Ukraine». De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé aux parties en conflit de s’entendre sur les «termes particuliers» des accords d’évacuation. Le porte-parole de l’armée russe, Igor Konachenkov, a accusé les Ukrainiens «d’utiliser les civils comme boucliers humains, derrière lesquels ils s’attaquent aux forces russes», expliquant que «le recours, par les Ukrainiens, à ce stratagème a provoqué la mort de 4 personnes dans la ville de Marioupol». Le directeur du centre national de la défense, le général Mikhaïl Mezentsev, a indiqué que «les autorités ukrainiennes ayant consenti à l’ »ouverture des couloirs humanitaires, n’a pas informé les populations de l’existence de ces couloirs d’évacuation des civils dans les villes de Kiev, Kharkov, Soumy et Marioupol vers les terres russes», soulignant que «ces réalités, attestent que les dirigeants ukrainiens ont perdu le contrôle de la gestion de la situation et leur inaptitude à résoudre les retombées causées par les radicalistes qui ont constitué un pouvoir alternatif à l’Ukraine». «Cette position adoptée par l’Ukraine a mis en échec l’évacuation à travers les couloirs ouverts aujourd’hui (hier, NDLR)», a-t-il expliqué. Pour sa part, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a expliqué hier le «refus de la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne en Ukraine », soulignant que «cela risque d’étendre le conflit pouvant impliquer les USA». «Tous nos efforts consentis visent la cessation rapide de la guerre, et nous ne voulons pas l’élargir pour toucher nos pays et nos terres», a-t-il dit, soulignant que «les pays de l’Occident ont accordé des financements et des aides permettant à l’Ukraine de se défendre». Dans un autre chapitre, le Directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a affirmé que «la Russie a donné son quitus pour tenir une réunion tripartite avec l’Ukraine pour garantir la sécurité des installations nucléaires ukrainiennes dans le cadre de l’offensive militaire russe ». Mikhaïl Oulianov a toutefois refusé que cette réunion se tienne à Tchernobyl, comme demandé par Rafael Grossi. Mikhaïl Oulianov à affirmé que «la Russie a soutenu l’idée de Grossi concernant une réunion tripartite et nous attendons que les Ukrainiens soient aussi coopératifs », ajoutant que « je pense que Tchernobyl n’est pas le meilleur endroit pour une telle rencontre». «Il existe de nombreuses capitales dans le monde », a-t-il souligné. L’AIEA a rendu dimanche un communiqué par le biais duquel elle a affirmé que «la centrale nucléaire de Zaporijjia continue d’être exploitée par le personnel habituel mais la direction est maintenant sous les ordres du commandant des forces russes qui ont pris le contrôle du site la semaine dernière». Les forces russes ont aussi pris le contrôle de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, dont les réacteurs ne fonctionnent plus mais qui reste un site à haut risque depuis la catastrophe nucléaire de 1986. Notons enfin, qu’un troisième round de négociations entre la Russie et l’Ukraine a été lancé hier, dans l’objectif de mettre fin à la crise.
Salim Abdenour