La loi portant règlement budgétaire de l’exercice 2019 avalisée : Les députés soulignent des défaillances dans la gestion budgétaire
Le projet de loi portant règlement budgétaire de l’exercice 2019 a été adopté hier par les députés de l’Assemblée Populaire Nationale, lors d’une plénière présidée par Brahim Boughali, en présence du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya. Après un vote de 218 députés ayant assisté à cette séance en plus de 66 membres qui ont voté par procuration, le projet a eu le quitus de la majorité des élus qui ont par ailleurs, dans la partie de la plénière consacrée aux débats, insisté sur l’impératif d’arrêter avec précision le budget d’équipement pour veiller sur les dépenses des affectations financières annuelles et exécuter les projets programmés dans les délais impartis. Les mêmes élus ont à ce sujet justement fait savoir que certains secteurs n’ont pas encore consommé les affectations qui leur ont été allouées en 2019, avec toutefois un retard manifeste dans l’exécution des projets.
Ainsi, il s’établit que le projet de loi portant règlement budgétaire 2019 avait enregistré un déficit budgétaire de 1457 milliards de Da (en comptabilisant les dépenses imprévues), soit 7,13% du PIB alors que les recettes budgétaires ont atteint 6594,65 Mds Da en 2019, soit une hausse de 2,96% par rapport aux réalisations de 2018 où elles se sont élevées à 6405,05 milliards de dinars. Les dépenses du budget général de l’Etat se sont, quant à elles, élevées à 8035,06 Mds Da, soit une baisse de 406 Mds Da par rapport à 2018 (8441,60 Mds Da). Des dépenses répartis en deux volets: le fonctionnement (59%) et l’équipement (41%).
Intervenant dans les débats, Mme Farida Ghamra du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a estimé que les objectifs tracés dans la loi de finances 2019 « n’ont pas été entièrement atteints » à cause de lacunes enregistrées dans les opérations d’équipement et « la faiblesse dans la consommation des affectations financières ». De son côté, Mme Saliha Kachi toujours du MSP a préconisé de revoir le système fiscal imposé aux salaires qui a fait, selon elle, que la baisse de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) au cours de l’année 2019 par rapport à 2018, n’a eu aucun impact les salaires des employés restés inchangés. M. Kamal El-Koraichi, député indépendant, a mis à l’index un défaut d’appréciation dans la préparation du budget, outre le manque de rationalisation lors de l’exécution du budget qui engendre des mauvais résultats. Le député Belmokhtar Rabah, du même groupe, a pour sa part, appelé le gouverneur de la Banque d’Algérie à remettre le rapport annuel pour l’année 2021, qui comprend la politique monétaire du pays tandis que M. Nabil Kand, du Front El Moustakbal, a, lui, lancé un appel pour l’accélération de l’adoption de l’année A-1 dans l’examen des lois portant règlement budgétaire. M. Messaoud Karama , du FLN, a de son côté fait remarquer que la gestion des dépenses d’équipements avait fait ressortir des « anomalies » qui affectent le budget de l’Etat.
Akli Amor