Annaba : Rationnaliser les habitudes de consommation
Si le mois sacré du Ramadhan est censé rappeler aux fidèles les valeurs morales et spirituelles de l’Islam à travers, dont la solidarité et l’honnêteté, certains ont en fait le mois de toutes les opportunités, même si c’est au détriment du sens spirituel du jeûne. Certes, l’enracinement du mois de Ramadan au sein de la société ne laisse aucun doute sauf que des valeurs étrangères ont intégré le paysage sociologique et économique de la société. Ramadhan, mois du jeûne et de la spiritualité a été transformé en événement de grande consommation au nom du jeûne. Cela a ouvert l’appétit des commerçants. Confrontés à une demande croissante de consommation, des opportunistes ont compris l’enjeu du manque de modération dans la consommation et, voilà qu’ils usent de tous les moyens pour saigner à blanc une clientèle prise en otage entre les pratiques commerciales et la consommation non modérée notamment durant le Ramadan. Une période propice à la consommation et du coup à la spéculation, le monopole et la hausse des prix. Mais, le mois sacré du Ramadan représente avant tout un effort spirituel qu’exerce le jeûneur (consommateur, commerçant), sur lui-même. Il ne peut être réduit à une simple pratique superficielle du jeûne. Car, la démarche intérieure du jeûne incite à la sincérité, l’humilité, la solidarité et surtout l’honnêteté. De par ces valeurs et leur intensité, le jeûne est intrinsèquement une démarche intérieure qui, à travers les comportements, traduit la nature de la personne. Or, l’opportunisme n’est qu’une forme de l’intrépidité qui n’a pas de place au sein des valeurs religieuses et surtout Ramadanesques. Et certains commerçants sont le modèle parfait de cette audace motivée par un mercantilisme outrageant. Ils orchestrent la tension sur dans les espaces de commerce, en provoquant le monopole, la pénurie et l’augmentation des prix. De son côté ce consommateur opte pour le stockage des produits alimentaires au nom du Ramadhan !
Sofia Chahine