Tensions sur le marché des produits alimentaires : L’Algérie parée à toute éventualité
Les pressions sur les marchés mondiaux de produits alimentaires, induites par un contexte géopolitique extrêmement tendu impose à l’ensemble des pays de prendre des mesures afin de faire face à toutes les éventualités. Dans ce contexte, les autorités rassurent. L’Algérie dispose de stocks suffisants pour répondre à ses besoins, notamment en blé.
Les pouvoirs publics ont mis en place un dispositif de soutien et d’appui à la production agricole, notamment pour les produits stratégiques, à l’instar des céréales et du lait. Aussi, le ministère de l’agriculture a déjà pris toutes les dispositions nécessaires pour s’acclimater avec le nouveau contexte mondial, a assuré hier le responsable de la régulation et du développement des productions agricoles au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Ali Zoubar. Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, le même responsable a expliqué que « l’objectif principal de ce dispositif est de réduire les coûts pour les producteurs et les consommateurs suite à cette flambée des prix de toutes les matières premières au niveau international ».
« On assiste à une augmentation vertigineuse des prix de tous les produits, mais aussi de celui du fret. C’est la conjugaison de plusieurs facteurs qui en est la cause, à savoir la crise en Ukraine, la pandémie du COVID 19 et aussi les changements climatiques qu’il ne faut pas oublier », a-t-il expliqué tout en assurant que notre pays dispose de réserves suffisantes en blé grâce au travail à l’international de l’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC) « qui a ses fournisseurs et sa part dans le marché mondial ». Le changement opéré par le ministère sur le cahier des charges de l’OAIC « nous a permis de trouver facilement le produit à l’international et au moment voulu, en augmentant la liste des fournisseurs sans trop d’exigences comme c’était le cas avant », explique à ce sujet M. Zoubar.
Par ailleurs, abordant la campagne de moisson-battage lancée actuellement dans le Sud et qui s’étalera jusqu’au mois de juin au Nord sera différente par rapports aux années précédentes pour plusieurs raisons à l’instar notamment de la mesure prise par le ministère dans l’objectif de collecter presque la totalité de la production, contrairement au passé, assure M. Zoubar qui a rappelle que les prévisions de la prochaine récolte sont estimées à 2.2 millions de tonnes de blé tout confondus avec une bonne récolte en blé dur qui est, d’ailleurs, le plus cher à l’international. Ce qui va également « diminuer en valeur les importations de l’Algérie », conclut-il.
L’Algérie a les moyens d’atteindre l’autosuffisance
Pour sa part, le Secrétaire national de l’Union nationale des paysans algérien (UNPA), Khalfallah Mechri a souligné les efforts entrepris pour le développement des cultures stratégiques dans le Sud. Il a, ainsi, fait état de l’irrigation de quelques 200.000 hectares de terres destinées à la céréaliculture dans le Sud du pays. « Le développement de la filière lait passe, quant à elle par l’encouragement des éleveurs à élargir les superficies irriguées dans l’optique de produire les fourrages », selon le même responsable qui a mis en exergue les capacités en la matière des wilayas de Msila, Taref et Souk Ahras.
Aussi, soulignant la nécessité d’intégrer les moyens techniques modernes dans ces créneaux ainsi que la mobilisation des financements nécessaires, M. Mechri n’a pas manqué de faire ressortir « les capacités de l’Algérie à conquérir son autosuffisance en lait et produits stratégiques mais sans omettre ». Des capacités qui passent, ajoute-t-il, par la nécessité de protéger les terres agricoles en utilisant l’arsenal juridique disponible d’autant plus que cet objectif a été renforcé par sa récente constitutionnalisation.
Enfin, le même responsable n’a toutefois pas manqué d’aborder la hausse actuelle des prix des fruits et légumes qu’il a incombé « au déficit en pluviométrie durant les mois de janvier et février.
Kamel Nait Ameur