Forte tension sur le son de blé à Annaba : Les minoteries au banc des accusés
L’opération de distribution du son de blé au profit des éleveurs a débuté cette semaine suite aux instructions du Directeur des services agricoles (DSA) d’Annaba, après les appels pressants des éleveurs, apprend-on auprès de la DSA.
Ainsi, le DSA a exhorté les minoteries publiques et privées d’accélérer l’opération de distribution dans le respect des quotas dressés par les services spécialisés, a expliqué la même source. A noter que cette filière constitue un véritable casse-tête pour les responsables du secteur agricole. Car, convient-il de souligner, certaines minoteries sont impliquées dans des pratiques frauduleuses en vendant ce produit à des prix dépassant ceux fixés par les autorités. Alors que le prix officiel est de 1.500 DA le quintal, il se négocie à trois fois sa valeur. Certains propriétaires de moulins imposent aux éleveurs leur loi et vendent plus cher le produit. Contraints, les éleveurs acceptent de payer le prix fort et se font délivrer de factures sous-évaluées. Des pratiques frauduleuses imposées bon-gré mal gré aux éleveurs dans le besoin de ce qui n’est qu’un sous-produit, mais paradoxalement plus convoité et vendu plus cher que le blé. Signalons que la forte demande sur ce sous produit utilisé pour nourrir le bétail et le cheptel, est dû au manque de fourrages occasionné par la faible pluviométrie. La sécheresse de l’année passée a réduit la disponibilité en foin, paille et orge, d’où la hausse vertigineuse des prix. C’est pourquoi, face à ces pratiques mafieuses des gérants des certains moulins, les éleveurs interpellent les autorités sur ces dépassements frauduleux et demandent des opérations de contrôle rigoureux sur les minoteries afin de prévenir tout dépassement qui ne fera que compliquer la situation pour les professionnels de l’élevage.
Sofia Chahine