La 10e session de la Commission mixte algéro-russe se tiendra aujourd’hui à Alger : Des dossiers stratégiques sur la table
La 10e session de la Commission mixte algéro-russe se tiendra aujourd’hui à Alger. Il sera question de « développement et l’approfondissement des relations bilatérales » et de relance des projets qui ont été bloqués dans le domaine agricole, scientifique, technique et commercial.
La Commission mixte algéro-russe focalisera ses travaux sur une nouvelle approche visant à asseoir les bases d’un nouveau partenariat stratégique entre les deux pays.La visite du ministre de l’agriculture russe s’inscrit dans le sillage des accords signés en 2001 dans la perspective de redynamiser le partenariat dans le domaine agricole avec comme objectif de moderniser le secteur agricole et l’outiller de techniques nouvelles susceptibles d’améliorer le rendement agricole algérien surtout dans la filière céréalière dont la Russie dispose d’une maîtrise et d’un capital expérience avérées.
Les travaux de la commission mixte ne vont pas se limiter au seul domaine de l’agriculture, il y aura des ateliers dans les domaines, de l’énergie, les transports, l’enseignement supérieur et le commerce.Il faut noter à ce propos que l’Algérie constitue le deuxième partenaire de la Russie en Afrique avec un volume d’échange qui a atteint près de 3 milliards de dollars en 2021.La 10 e session de la commission mixte algéro-russe aura à relancer et de redynamiser les accords et les recommandations multisectorielles portant sur le développement et le renforcement de la coopération bilatérale en optant pour une signature d’un nouveau document plus approfondi en matière de relation bilatéral entre les deux pays dans plusieurs domaines de coopération. Les deux délégations se focaliseront aussi sur le méga projet d’extraction de fer de la mine de Ghara Djebilet à Tindouf.Il faut savoir que la Russie et la Chine sont aujourd’hui les premiers clients de l’Algérie qui devraient recevoir une partie des 1000 tonnes de fer extraites au mois d’aout dernier.
L’enjeu du blé
Il y a aussi la filière céréalière qui commence à connaître une véritable mutation de la part de l’Algérie. Le processus de diversification de fournisseurs de blé entamé il y a quelques mois a fait que la piste du blé russe se renforce et se consolide davantage et atteste d’un changement stratégique dans la coopération commerciale et économique. L’Algérie mise sur le développement de la filière céréalière pour garantir sa sécurité alimentaire. Dans ce contexte, les échanges algéro-russes pourront se pencher sur la question.
Les experts de la filière céréalière abordent les raisons qui motivent la Russie à s’implanter dans le marché algérien du blé. Avec « sa place stratégique sur l’échiquier mondial de la céréale, le pays d’Afrique du Nord est l’une des pièces qui ont la plus grande valeur. Il représente en effet le second consommateur africain de la céréale derrière l’Egypte et le 5e importateur mondial de la céréale sous toutes ses formes derrière l’Egypte, la Chine, l’Indonésie et la Turquie », affirment les experts de la filière céréalière.
Le blé est devenu un véritable enjeu stratégique pour la Russie dans le cadre de son repositionnement géopolitique. Cette démarche vient d’être vérifiée par les retombées de la guerre en Ukraine sur le plan de la sécurité alimentaire mondiale.La Russie veut pénétrer le marché de blé au niveau de l’Afrique du Nord. Il y a eu quelques blocages il y a de cela une dizaine d’années, mais les trois dernières années ont enregistré une nette amélioration de l’achat du blé russe par l’Algérie.
Les experts rapportent dans ce sens que « Dans un tel contexte, l’Algérie est donc une cible commerciale de choix pour la Russie qui pèse pour 20 % du commerce mondial du grain. Elle lui offre une formidable opportunité de consolidation de sa présence en Afrique du Nord. Dans cette région, le pays domine déjà largement le premier marché de consommation de blé à savoir l’Egypte », souligne-t-on.
Rachid Nassouti