Réduction de l’offre de pétrole Opep+ : Un baril de Brent à 115 dollars en 2023 ?
Les cours de l’or seront repartis à la hausse depuis que l’Opep+ a annoncé son intention de retirer deux millions de barils de pétrole dès le mois de novembre prochain. Le baril se rapproche une nouvelle fois des 100 dollars, tandis que la banque d’affaire US Goldman Sachs prévoit un cours en hausse à 115 dollars pour le début de 2023.
La courbe des cours s’est inversée cette semaine. Après plusieurs semaines de baisse alimentée par les craintes de récession de l’économie mondiale et de déclin de la demande de brut, les marchés se sont redressés. Le ton a été donné dès lundi à l’ouverture de la semaine de cotation, les marchés essayant d’anticiper et d’assimiler une baissede l’offre de pétrole d’un million de barilpar l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés non-Opep. Mercredi, les traders ont été pris de court et ont été surpris par les signataires de la Déclaration de coopération qui ont opté, lors de leur réunion mensuelle, de couper dans le vif et d’opter pour une baisse de l’offre deux fois plus importante, pour préserver l’équilibre du marché. Et cela n’a pas été sans effet sur les marchés où les cours sont repartis à la hausse. Vendredi, les cours ont fini la semaine sur d’importants gains. Le baril de Brentde la mer du Nord pour livraison en décembre a gagné 3,49% à 97,92 dollars, un plus haut depuis fin août.Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en novembre a bondi de 4,73% à 92,64 dollars. »Il se pourrait que le baril atteigne bientôt la barre des 100 dollars, en réaction aux coupes dans l’offre de l’OPEP+ », a résumé Andrew Lebow de Commodity Research Group.La montée des cours s’est accélérée en séance vendredi après la publication du rapport américain sur l’emploi qui montre un marché du travail encore très dynamique même si les créations d’emplois ont ralenti un peu. »Le marché de l’emploi est resté solide (…) » impliquant une demande encore forte en énergie « et le risque d’un baril à 100 dollars est très facilement sur la table », a résumé Edward Moya d’Oanda. « Et si on a un hiver dur, on pourrait le voir à 110 dollars avant la fin de l’année », a-t-il prédit.
De son côté, Goldman Sachs a relevé ses prévisions de prix du Brent pour 2022 de 99 à 104 dollars le baril. La banque estime que le marché physique du pétrole est suffisamment tendu pour justifier de telles mises à jour des prévisions de prix.
Sur une base trimestrielle, Goldman prévoit que le Brent s’échangera à 110 dollars ce trimestre et atteindra 115 dollars le baril au premier trimestre de 2023.
Dans la partie sans doute la plus optimiste de la mise à jour de Goldman, la banque a déclaré qu’il pourrait y avoir une hausse de 25 dollars de sa prévision de Brentsi l’OPEP+ maintient sa réduction de production jusqu’en 2023.Hier, Morgan Stanley a également relevé ses prévisions de prix pour le Brentà 100 dollars pour le premier trimestre de 2023. Selon les dernières prévisions de Goldman, la moyenne du Brent l’année prochaine pourrait être de 110 dollars le baril en raison des réductions.Les analystes de la banque ont commenté qu’une réduction aussi importante entraînerait une réponse des États-Unis et que cette réponse serait très probablement une nouvelle libération de brut de réserve stratégique.Selon Goldman, même l’Agence internationale de l’énergie pourrait se joindre au déblocage de la réserve pour maintenir les prix du pétrole à un niveau acceptable.
Samira Ghrib