Le ministre de l’industrie depuis Annaba : « Saidal doit retrouver sa place sur le marché »
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun a annoncé la délocalisation du siège de Saïdal à Annaba vers un nouveau site dans la commune d’El Bouni, afin de répondre aux exigences liées à son extension.
L’unité de production pharmaceutique de Saidal n’est plus en mesure de subir des opérations d’extensions, en raison de sa présence en plein centre-ville. C’est pour quoi « il est devenu impératif que l’unité soit déplacée le plutôt possible », a estimé Ali Aoun, ministre de l’Industrie pharmaceutique, hier à Annaba. Il a rappelé dans ce sens que le groupe dispose de l’espaces adéquats. Il a rappelé que le processus de délocalisation de cette usine avait été décidé en 2004.
Pour cela, M. Ali Aoun a signifié que la durée de la délocalisation ne doit pas dépasser une année. Un ultimatum que le ministre de l’Industrie pharmaceutique s’est fixé pour l’inauguration du prochain siège de l’usine. Sur un autre volet, Ali Aoun a souligné la nécessité pour le Saïdal de reprendre ses part de marché et couvrir une part importante des besoins nationaux en médicaments. Le ministre, qui a occupé la fonction de P-DG du groupe public par le passé, a rappelé dans ce sens que les capacités de Saidal permettaient de couvrir presque 40% des besions du marché national, en 2008, précisant qu’« à l’époque la liste des médicaments produits par Saidal comptait 355 marques ». Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Le ministre a souligné que l’actuel directoire du groupe pharmaceutique public « a hérité d’une situation occasionnée parles coups que Saidal a subi depuis 2008 jusqu’en 2022 ». Ne voulant pas trop s’étaler sur le passif du groupe, Ali Aoun a souligné l’existence aujourd’hui d’une réelle volonté politique pour relancer le groupe en s’appuyant sur les instructions fermes du président de la République en ce sens. « Il faut que le groupe Saidal se réapproprie sa position d’antan » a lancé le ministre, en soulignant que cela relève de la responsabilité de son département et de celle des travailleurs du groupe Saidal. Ali Aoun a mis en avant la concurrence acharnée à laquelle fait face le groupe pharmaceutique public. « Si vous voulez que votre entreprises’impose sur le marché, il faut se retrousser les manches, et faire en sorte de développer la production de nouveau médicaments, notamment celles qui apportent un plus pour la santé dans le pays », a-t-il indiqué. Dans ce sillage, Ali Aoun a fait un rappel des décisions prises pour faciliter l’investissement et encouragerles investisseurs dans le domaine pharmaceutique en vue de promouvoir ce créneau stratégique. Le ministre a évoqué la réduction au maximum les délais d’étude des dossiers d’investissement. Le ministre a indiqué que des dispositions ont été aussi prises pour éradiquer la surfacturation dans l’importation de médicaments. Il a dans ce cadre estimé que le nouveau code d’investissement devra permettre de distinguer les professionnels des spéculateurs et des lobbies freinant le développement de l’industrie pharmaceutique en Algérie. Il a également évoqué le point relatif à l’obligation de présenter un dossier de pré-soumission. Un mesure que le ministre a estimé inutile et ne servant à rien la qualifiant d’’absurdités. Une disposition qui a été supprimée a fait savoir le ministre de l’Industrie pharmaceutique. S’agissant de la disponibilité du médicament sur le marché national, M. Aoun a fait part d’une certaine « tension » en la matière, a insisté sur l’urgence d’édifier une réelle industrie pharmaceutique pour mieux répondre aux besoins nationaux, avec des médicaments d’une qualité irréprochable. Ali Aoun a annoncé,lors d’une conférence animée au siège de Saidal à Annaba, que son département veille à l’assainissement des textes mis en place dernièrement pour le secteur de l’industrie pharmaceutique. Des textes de loi qualifiés de « contradictoires », a souligné le ministre.
Sofia Chahine