Marché du médicament : Les pénuries au cœur des préoccupations parlementaires
Les parlementaires ont interpellé samedi le ministre de l’Industrie pharmaceutique sur les problèmes récurrents d’approvisionnement du marché du médicament et exhortent le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux pénuries.
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun a présenté, samedi devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale, un exposé sur les perspectives de son secteur et ce, dans le cadre de l’examen du projet de Loi de finances pour 2023. La présentation du ministre a été l’occasion de soulever la problématique des pénuries récurrentes de médicaments sur le marché. Les parlementaires n’ont d’ailleurs parlementaires n’ont d’ailleurs pas hésité à interpellé le premier responsable du secteur sur cette problématique qui risque de sérieusement affecter la santé publique. Ils ont ainsi demandé des explications concernant les raisons de la rareté de certains médicaments sur le marché, notamment en ce qui concerne l’oncologie et le traitement du cancer. Les députés ont également exhorté l’Exécutif à adopter une stratégie efficace pour réglementer l’importation et la distributiondes médicaments, resserrer le contrôle sur l’importation etla commercialisation des équipements médicaux, en plus d’établir des mécanismes de dissuasion contre certaines pratiques délictuelles, en plus de remédier à la pénurie de fournisseurs pharmaceutiques dans les wilayas du Sud.
Notons qu’à l’ouverture de la séance, le président de la commission permanente de l’APN a mise en avant l’importance du secteur des industries pharmaceutiques pour assurer la sécurité sanitaire en s’orientant vers l’établissement et le développement d’une industrie pharmaceutique forte, en valorisant et en accompagnant la production locale de médicament, d’équipements médicaux et de produits paramédicaux. Il a dans ce sens insisté sur la nécessité de réguler le marché pharmaceutique et de renforcer la politique de contrôle des prix des médicaments en plus d’adopter une stratégie efficace de promotion du produit local et de travailler à la numérisation du secteur.
Pour sa part, Ali Aoun a indiqué lors de sa présentation qu’ en exécution du programme du Président de la République, son secteur a préparé un plan d’action pour instaurer une politique industriellepharmaceutique équilibrée . Un plan qui prend en compte l’aspect organisationnel et économique, afin d’atteindre l’objectif fixé dans le programme présidentiel de couvrir 70% des besoins nationaux par la production pharmaceutique locale. Concernant le budget du secteur alloué dans le projet de Loi de finances pour l’année 2023, le ministre a expliqué qu’une enveloppe de plus de 453 millions de dinars a été affectée au budget de fonctionnement du secteur A, dont plus de la moitié a été affectée à la gestion des services de la l’administration centrale et 200 millions de dinars à titre de contribution à l’Agence nationale des produits pharmaceutiques.
D’autre part, Ali Aoun a expliqué que les mesures législatives proposées dans le cadre des dispositions du projet de loi de finances pour l’année 2023 et qui concerne l’industrie pharmaceutique visent à fournir des matériels pharmaceutiques et des fournitures médicales, et à en assurer un accès facile. Il évoque ainsi les nouvelles obligations imposées aux opérateurs du secteur, notamment en ce qui l’obligation imposée aux opérateurs en matière de transmission d’informations au Ministère en charge de l’industrie pharmaceutique à travers la plateforme numérique mise en place à cet effet, notamment en ce qui concerne l’état des stocks en médicaments et équipements médicaux, ainsi que l’obligation d’assurer la disponibilité des produits pharmaceutiques et de fournitures médicales conformément aux programmes prévisionnels de production et d’importation approuvés par les services du ministère de l’industrie pharmaceutique. Il a enfin évoqué les nouvelles sanctionsprévues pour contraindre les opérateurs du secteur à respecter leurs engagements et leurs obligations en la matière.
Chokri Hafed