Construction automobile : Le cahier des charges sur la table du Gouvernement
Le processus de relance de la filière automobile est définitivement engagé. Alors que le cahier des charges relatif à l’activité de concession automobile doit être publié aujourd’hui, le Gouvernement lance un nouveau chantier, celui de la construction automobile. En effet, lors de sa réunion hebdomadaire tenue sous la présidence du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, le Gouvernement s’est penché sur le projet de décret exécutif fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de construction de véhicules, présenté par le ministre de l’Industrie. Selon un communiqué des services de la Primature et qui a sanctionné les travaux de la réunion, « le projet de texte à pour objet d’asseoir une véritable industrie nationale dans la filière automobile avec la mobilisation de la sous-traitance locale et la réunion des conditions nécessaires favorisant l’implantation des équipementiers de renommée mondiale activant dans la filière automobile ». Et d’ajouter que ce « nouveau dispositif vise également à mettre en place les conditions nécessaires en matière de régime fiscal préférentiel à accorder, notamment aux constructeurs ayant atteint les taux d’intégration prévus par la législation en vigueur ».
Le ministre de l’Industrie a présenté ce texte deux jours seulement après son intervention au Salon algérien de la sous-traitance (Algest) et au cours duquel il a souligné toute la priorité que l’Exécutif accorde à la mise une place d’une industrie automobile hautement intégrée et articulée autour d’un réseau de sous-traitance dense. Ahmed Zeghdar a ainsi indiqué que le Gouvernement cherche à atteindre un taux d’intégration pouvant aller à 40 %, dans les 5 prochaines cinq années, suivant le début de l’industrialisation, dans l’industrie automobile, par la création d’un partenariat gagnant-gagnant et en mobilisant les capacités et compétences disponibles localement ou avec un partenariat étranger, à condition d’assurer le transfert de technologie. Il a ainsi évoqué les efforts déployés en vue d’organiser et d’encadrer la politique de développement de la sous-traitance et de travailler à l’élaboration d’un plan stratégique clair basé sur une véritable industrie. Le ministre a déclaré que «le prix de revient des véhicules va diminuer du fait de la production locale des intrants de ces véhicules à partir des matières premières et des matériaux transformés par les institutions publiques et privées».
Notons que le ministère de l’industrie a signé, le 13 octobre dernier, un accord avec le groupe Stellantis pour l’installation d’une usine Fiat au niveau de la zone industrielle Tafraoui à Oran avec un objectif d’intégration ambitieux.
Notons enfin, que pour ce qui de l’ouverture du marché aux véhicules neufs importés, le cahier des charges relatif à l’activité de concession automobile devrait être publié aujourd’hui afin de permettre une reprise de l’activité après plus de six ans d’arrêt.
Hocine Fadheli