Le projet de loi portant règlement budgétaire 2020 atterri à l’APN : De la résilience dans un contexte de pandémie
Le projet de loi de règlement budgétaire 2020, texte qui reflète l’exécution du budget dans l’État dans un contexte marqué par les défis imposés par la crise économique et sanitaire induite par la pandémie de covid-19 a été présenté hier devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN).Des défis qui ont été souligné par le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali, dans son exposé devant la commission parlementaire. Le ministre a expliqué que la mise en œuvre du budget 2020 « s’est déroulée dans un contexte particulier marqué par la baisse de la demande mondiale notamment sur le pétrole brut et le gaz naturel, en plus de la propagation de la pandémie Covid-19 ayant secoué l’économie mondiale, d’où la prise de mesures urgentes sur les plans socio-économique et sanitaire en vue de sauvegarder la vie et la santé des citoyens, renforcer les entreprises et les familles, et protéger les catégories vulnérables ».Le premier argentier du pays que l’examen des indicateurs relatifs à l’impact des dépenses sur le service public pour 2020 avait démontré « une résilience de l’économie nationale dans la lutte contre les retombées de la pandémie du covid-19 et la forte chute des cours du pétrole, et ce, grâce aux mesures urgentes prises par les pouvoirs publics, notamment en ce qui concerne la préservation de l’activité économique, la protection des catégories démunies, la rationalisation des dépenses générales et l’encadrement du commerce extérieur ».
Concernant les agrégats macroéconomiques et financiers de l’économie nationale en 2020, M. Kassali a fait état du recul du taux de croissance économique de -5,1%, contre 1% en 2020, au moment où la LFC 2020 tablait sur un taux de -2,6%, soulignant que cette différence était principalement due au recul du niveau d’activité dans le secteur des hydrocarbures et des activités tertiaires.Kassali a rappelé, par ailleurs, la révision à la baisse du prix fiscal du baril de brut, qui est passé de 50 dollars au titre de la loi de finances 2020, à 30 dollars au titre de la LFC 2020.
La moyenne du taux de change a baissé de 7,4 DA/dollar, passant de 119,4 DA/dollar en 2019 à 126,8 DA/dollar en 2020, alors que la LFC prévoyait 137 DA/un (1) dollar, soit un écart de 10,2 DA/ pour un (1)USD, a-t-il ajouté.Le taux d’inflation enregistré en 2020 a atteint 2,4%, soit un niveau inférieur à celui prévu par la LFC (3,1%), a précisé M. Kassali.Par ailleurs, une baisse de 12 mds de dollars a été enregistrée dans le montant total des exportations en 2020, atteignant 23,8 mds de dollars, contre 35,8 mds de dollars en 2019.Tandis que, les importations de biens finis en 2020 ont baissé de 7,5 mds de dollars pour atteindre 34,4 mds de dollars, contre 41,9 mds de dollars en 2019.Ainsi, le solde de la balance commerciale a enregistré un déficit de 10,6 mds de dollars en 2020, contre un déficit de 6,1 mds de dollars en 2019, soit une hausse de 4,5 mds de dollars, selon les chiffres présentés par le ministre.La valeur des réserves de changes inscrites a atteint 48,2 mds de dollars, contre 62,8 mds de dollars en 2019, alors que la LFC 2020 prévoyait un montant de 43,9 mds de dollars.
M.Kassali a précisé dans sa présentation que la mise en œuvre du budget de 2020 avait enregistré un solde négatif de 1.739 mds DA contre -1.952 mds DA en 2019, soit une hausse de -213 mds DA.Commentant ces chiffres, M. Kassali a fait savoir que les recettes budgétaires avaient atteint à fin décembre 2020, 5.183 mds DA, soit un taux d’exécution de 96% par rapport aux prévisions de la loi de finances complémentaire (LFC) de 2020 (5.395 mds da).Les recettes enregistrées effectivement en fin d’année sont réparties sur des recettes ordinaires (3.788 mds da) et des recettes de fiscalité pétrolière (1.394 mds da).En parallèle, les dépenses budgétaires ont atteint 7.340,15 mds da au titre de l’exercice 2020, soit un taux d’exécution de 99,56% comparativement aux prévisions de la LFC 2020 (7.372,72 mds da).Ces dépenses, poursuit le ministre, sont réparties sur les dépenses de fonctionnement avec 4.727,4 mds da et les dépenses d’équipement (2.612,7 mds da), ajoutant que l’élaboration du budget s’était basée sur le control des dépenses publiques dans le cadre de la durabilité budgétaire à moyen terme. »S’agissant de la consécration des ressources, le principe de préservation de la dynamique du développement social et économique a été respecté à travers la finalisation des infrastructures et des programmes lancés, eu égard à leur impact sur la croissance économique, l’emploi et la justice sociale », a-t-il dit.
Chokri Hafed