Pr .Kamel Sanhadji, président de l’ANSS : « Il est temps de passer à l’anticipation »
La gestion de la crise sanitaire a souvent pêché par le manque d’anticipation. C’est d’ailleurs, dans ce sens que le président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire a estimé qu’il était grand temps de se préparer à de nouvelles vagues de contaminations, de les anticiper en accélérant la vaccination de masse, et de prévoir de nouvelles structures pour la prise en charge des malades.
Le président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, Kamel Sanhadji, a indiqué hier qu’il serait « important et grand temps » de mettre en place des structures externalisées soit des espaces dédiés au covid-19.
«Il ya une situation fortement dramatique, il sera important et grand temps de mettre en place des infrastructures externalisées car nous n’avons pas assez vacciné », a précisé le président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire lors de son passage sur les ondes de la Radio algérienne.Il ajoutera que « nous allons probablement affronter encore une nouvelle vague.Le paramètre du vaccin sera donc important. S’il est déployé en masse, il pourrait peut-être contrer cette course du virus ». Et de préciser qu’en prévision de cette quatrième vague, « il serait temps que ces sites, soient mis en place et adaptés dans les plus brefs délais », indiquant « qu’il vaudrait mieux le faire dans une situation d’accalmie ».
Pour le spécialiste, il serait mieux adapté de mettre en place quatre centres comme la Safex « pour pouvoir drainer toute cette pathologie de covid-19 dans ces conditions d’urgence pour l’externaliser », expliquant qu’ « on aurait pu équiper ces centres, isoler les cas sous forme de petits box en les compartimentant et mettre ainsi des milliers de lits, la tuyauterie en cuivre pour faire passer l’oxygène et adosser à cette structure une centrale de production d’oxygène et il n’y aura pas de problèmes de camions, de bouteilles ni de problèmes d’accession au site ».
Le président de l’ANSS a également tenu rassurer les citoyens quant à l’efficacité des vaccins actuellement administrés en Algérie. Au sujet des vaccins chinois et usse, le Pr Sanhadji, assure que « même s’ils n’étaient pas homologués par l’Agence européenne, pour des raisons que l’on pourrait imaginer, ils sont efficaces sans aucun doute », indiquant que ces vaccins « avec leur taux de protection et d’efficacité, pourraient être à l’origine d’une immunité collective importante, permettant ainsi de sortir de cette crise ».
Penser à vacciner les plus enfants
Revenant au variant Delta, le Pr Sanhadji, a indiqué que « vu le profil de ce variant, il serait important que le ministère de la Santé, puisse redéfinir la catégorie à vacciner pour inclure les jeunes, y compris les enfants ».Il expliquera dans le même ordre d’idée que « c’est au ministère de la Santé de mettre en place les outils de riposte avec une stratégie, puisque ce département est pleinement responsable de la santé du citoyen ».
Quant au rôle de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire dont il est le président, il indiquera que des rapports sont transmis régulièrement au président de la République expliquant ce rôle d’être « l’œil scientifique du chef de l’Etat régulièrement informé de toutes les données et analyses que les experts de l’Agence établissent pour pouvoir prendre des décisions en toute souveraineté ».
Poursuivant son intervention au sujet de ce variant Delta, le Pr Sanhadji souligne que « nous avons mis en place une espèce de cartographie de la situation actuelle, où un diagnostic précis a été fait par rapport à ce problème d’oxygène, de vaccination, de réanimation et de prise en charge des malades.Ce groupe est entrain de travailler sur la mise en place d’une stratégie qui sera à la disposition du président de la République en lui proposant différentes actions par rapport à tous ces éléments qui ont été diagnostiqués sur la situation que nous vivons actuellement ».Il indiquera qu’il avait proposé « en haut lieu » au sujet des personnes ayant déjà contracté le virus, que cette catégorie ne reçoive qu’une seule dose de vaccin sous forme de rappel, en se référant à un protocole dans un certain nombre de pays européens qui consiste à vacciner les personnes étant déjà contaminées avec une seule dose.Au sujet de l’état d’urgence sanitaire à décréter, le Pr Sanhadji a indiqué que cela dépendrait de l’évolution de la situation déclarant à la fin qu’un retour à un confinement total s’imposerait de lui-même quand la santé du citoyen est « sérieusement compromise ».
Boubekeur Amrani