Sécurité alimentaire : Les indicateurs au vert en Algérie
Le degré d’exposition de l’Algérie à une crise alimentaire est faible voire marginal et cela, les différentes institutions internationales, s’accordent à le statuer.
Après la FAO et le Forum des Davos qui ont souligné les avancées réalisées en Algérie en matière de sécurité alimentaire et son potentiel qui peut lui permettre à l’avenir de contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire mondial, c’est un nouveau rapport du cabinet DeepKnowledge Analytics qui souligne le fait que l’Algérie occupe le haut des classements régionaux en la matière. Selon le même rapport, l’Algérie s’est classée cinquième dans le monde arabe dans l’indice mondial de la sécurité alimentaire pour le deuxième trimestre 2022.
Dans le même rapport, DeepKnowledge Analytics a mis en garde contre l’augmentation des niveaux de faim et d’insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en Amérique latine et en Asie du Sud à court et moyen terme, ajoutant que les pays développés qui bénéficient de la sécurité alimentaire ne seront pas confrontés à la faim, mais se sentiront impuissants face à certains produits alimentaires avec une inflation plus élevée.Le même rapport a souligné que les pays connaissant des conflits et des crises économiques avant même la guerre de Russie, et de mauvaises conditions climatiques telles que la sécheresse, devraient souffrir plus que les autres pays et être plus vulnérables à la faim.
La publication de l’indice de sécurité alimentaire intervient à un moment où la guerre en Ukraine a aggravé les risques de crise alimentaire, et alimenté l’inflation et la hausse des prix sur le marché des produits alimentaires de base, ce qui a obligé de nombreux pays à demander l’aide d’institutions financières internationales pour faire face à la situation et répondre leurs besoins alimentaires. L’Algérie a pris des mesures pour se mettre à l’abri des risques de ce genre en optant pour une politique d’approvisionnement en produits de base stratégique et de gestion des stocks avisés, en plus d’avoir introduit des restrictions sur l’exportation des produits alimentaires stratégiques à l’image de l’huile de table, du sucre, de la semoule, de la farine et des pâtes alimentaires. En plus de ses mesures de sauvegarde, l’Algérie a opté pour une politique de développement agricole axée aujourd’hui sur la promotion des cultures stratégiques (céréales, graines oléagineuse, betterave sucrière) à travers de le développement de l’agriculture saharienne, en plus de l’amélioration des procédés de récolte et des circuits de collecte, notamment dans le sud du pays. Des mesures qui se sont avérées payantes.
Dans ce sens, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni a récemment indiqué que la valeur de la production agricole a augmenté au cours de l’année 2022 de 38% par rapport à 2021, et que l’Algérie « est en mesure d’atteindre l’autosuffisance en matière de production céréalière et ainsi de réduire la facture des importations ». Il a également qualifié la dernière campagne céréalière 2021/2022 de bonne par rapport aux campagnes précédentes, ajoutant que la production de blé dur est suffisante pour répondre aux besoins nationaux, contrairement au blé tendre qui doit encore développer ses capacités de production pour réduire la facture des importations.
Le ministre a confirmé que les principales matières agricoles ont enregistré une augmentation remarquable de la production en 2022, expliquant qu’en tête des matières stratégiques pour le secteur, « on retrouve la branche céréales, dont la production a atteint 41 millions de quintaux à la campagne agricole 2021/2022 » , soit une augmentation de 48 % cent par rapport à la saison où elle l’a précédée », et la production de légumes secs qui a augmenté de 20%, et la production de pommes de terre, qui est l’un des produits alimentaires de base des Algériens, qui a augmenté de 30%. La production de viandes rouges et blanches et de lait a connu des augmentations remarquables, selon les propos du ministre du qui a indiqué que « cette production a permis de couvrir les besoins alimentaires locaux à hauteur de 75 %».
Hocine Fadheli