Maman j’ai failli rater l’avion !
J’ai pris, hier, le train qui assure la navette entre la gare Agha et l’aéroport Houari Boumediene. Cette navette censée partir chaque heure précise s’est finalement offerte un retard d’une demi-heure durant laquelle je me suis rongé les ongles. Mais voulant positiver, je me suis mis à me rappeler le nombre de fois où les choses qui devaient se produire ponctuellement ont accusé un retard inexpliqué. Ainsi, je me suis rappelé toutes les fois où l’on m’a fait faux bond car chez nous quand on te dit à 10 heures, cela veut dire à 13h. Quand on te donne rendez-vous, c’est toujours entre telle heure et une autre mais jamais à une heure précise. Quand on te demande un dossier, ce n’est jamais précis et souvent tu dois le compléter avec un document exigé à la dernière minute. Quand « Air à peu près » te délivre un billet où c’est notifié « vol n° xxx à 14h00 à destination de xxx », cela veut dire que le risque de retard qu’accusera ton vol est garanti. Quand on te fixe rendez-vous, ce n’est jamais précis par rapport à un endroit connu, c’est plutôt « à côté de la porte en bleu » ou « devant le monsieur qui porte un pantalon » mais jamais devant un monument ou une enseigne. Quand quelqu’un de chez nous te lance son fameux « inchallah » avec toute la bigoterie du monde, cela veut dire « n’y compte même pas ». Ah la ponctualité et la précision ! J’adore Tebboune, il a tout compris de l’Algérien, enfin presque. Il a compris qu’on a besoin de précision mais n’a pas compris que la précision et la ponctualité ne sont pas le propre de nos concitoyens notamment ceux qui squattent l’administration et que c’est une question de culture.