Complexe El-Hadjar : La seconde tranche du plan d’investissement bientôt débloquée
Le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a indiqué, hier, que le complexe sidérurgique Sider El Hadjar, est en attente du lancement de la deuxième phase, toujours en suspens, de son plan de rénovation qui va contribuer à porter sa production annuelle à 1,2 millions de tonnes de produits sidérurgiques. Celui-ci a rappelé que la filière industrielle sidérurgique produit, actuellement, 3,5 millions de tonnes, avec l’exportation de 500 000 tonnes de rond à béton, câbles pour engin et produits plats.
La filière fer et acier est en pleine expansion. Les autorités semblent vouloir fructifier l’important potentiel existant, notamment après le lancement d’exploitation de la mine de Ghar Djbilet, fin juillet dernier, qui dispose de réserves de plus de trois milliards de tonnes de minerai de fer, comme l’a rappelé le ministre de l’Industrie et des mines, Ahmed Zeghdar, hier, lors de l’ouverture du salon international du fer, de l’acier et des produits miniers qui se déroule à la Safex jusqu’à demain. Ghar Djebilet est l’une des plus importantes mines au monde, dont la capacité de production actuelle est entre 2 et 3 tonnes de minerai de fer, et qui va augmenter prochainement. « On importe toujours, mais après deux années on sera un pays exportateur de minerai de fer », a affirmé le ministre.
A cet effet, s’exprimant à propos de la production annuelle en produits sidérurgiques, celui-ci a évoqué le cas du complexe Sider El Hadjar de Annaba qui produit actuellement, selon les chiffres avancés par le ministre, 800 000 tonnes de produits sidérurgiques. « On mise actuellement sur le lancement de la deuxième phase du plan d’investissement, toujours en suspens, qui consiste à moderniser et rénover, les générateurs, l’unité à oxygène et l’achat d’outils pour la chaîne de production, et ce, pour permettre au complexe de reprendre sa capacité concurrentielle afin de dépasser 1,2 millions de tonnes de fer », a-t-il déclaré à ce sujet. Même si le ministre ne l’a pas précisé, il se pourrait que cette « suspension » de la deuxième phase du plan d’investissement soit due à l’enquête menée par la brigade centrale de lutte contre les crimes économiques et financiers au Service central de lutte contre le crime organisé de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Lundi dernier, le Procureur de la République près le pôle pénal économique et financier de la Cour d’Alger, a annoncé, dans un communiqué, « le placement en détention provisoire du PDG du Groupe IMETAL, répondant aux initiales de B. T., du PDG du Groupe SIDER, répondant aux initiales de A. L. et de trois autres mis en cause ». La même source a ajouté que l’enquête préliminaire a été ouverte « sur des faits de corruption », suite « à un rapport qui lui est parvenu concernant des dépassements dans la gestion du Groupe public des industries métallurgiques et sidérurgiques (IMETAL), complicité pour détournement de fonds publics, passation de marchés et de contrats en violation des lois et réglementations au niveau des deux principales filiales du Groupe à savoir le Complexe sidérurgique d’El Hadjar (SIDER El Hadjar) et l’Entreprise nationale de récupération (ENR), en vue d’octroyer des indus avantages à autrui ». Ce qui a causé, ajoute encore le parquet, « la réduction de la capacité de production du Complexe dont les infrastructures sensibles ont été affectées, ainsi que les arrêts fréquents de la chaîne de production et des dégâts financiers tant pour le groupe que pour le Trésor public ». Il est fort à parier, donc, que cette deuxième phase du plan d’investissement soit lancée dès que ce dossier sera clos. Le ministre de l’Industrie a tenu, d’ailleurs, à mettre en exergue l’importance de ce complexe qui présente une « position stratégique », a-t-il dit, dans l’industrie lourde algérienne, tout comme il est « leader dans la production d’acier », a-t-il précisé.
Dans le même sens, et à propos des autres producteurs, Zeghdar a également cité le complexe de Bellara (Jijel), qui est, d’après lui, « un exemple de la réussite du partenariat arabe », celui-ci étant algéro-qatari, qui a atteint un seuil de production de 250 000 tonnes, avec des revenus de près de 220 millions de dollars en 2022. Tout comme le complexe Tosyali (Oran), un partenariat algéro-turc, dont les exportations ont atteint, a ajouté le ministre, 571 000 tonnes de produits sidérurgiques, durant les six premiers mois de l’année 2022, pour des revenus de 450 millions de dollars. A cet effet, la rénovation et modernisation du complexe d’El Hadjar va certainement porter la production nationale, et par conséquent, les exportations, à un niveau supérieur. Le ministre de l’Industrie a indiqué, en dernier lieu, que la branche sidérurgique a produit, durant l’année passée, 3,5 millions de tonnes en fer et acier. Ce qui représente, a-t-il précisé, 10,8% de la production des pays arabes, et ce après la progression de 16,4% enregistrée en 2021. Sachant que, a-t-il enchaîné, le pays a exporté près de 500 000 tonnes de de rond à béton, câbles pour engin et fer plat. Une progression qui peut être encore plus importante, avec les partenariats que veut nouer le pays « afin de valoriser les ressources minières dont dispose l’Algérie ». Ahmed Zeghdar a tenu à rappeler encore une fois que cette branche revêt un caractère « très important », au vu de « son rôle dans le développement économique », d’autant plus qu’elle est « liée à d’autres activités industrielles ».
Elyas Nour