Le congrès du MSP débutera aujourd’hui : Qui succédera à Makri ?
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) tient son huitième congrès à partir d’aujourd’hui, à l’issue duquel une nouvelle direction du parti sera installée. Makri avait confirmé, au mois de novembre dernier, qu’il se retirerait de toutes les structures dirigeantes. Selon toute vraisemblance, c’est l’ancien ministre, Abdelmadjid Menasra, et le député, responsable de l’organique au sein du parti, Abdelali Hassani, un proche du président sortant, qui seront en course pour la succession.
Les travaux du huitième congrès du Mouvement de la société pour la paix (MSP) débuteront aujourd’hui, et s’étaleront sur trois jours, à la Safex à Alger, avec la participation de près de 1.500 congressistes. Une halte importante pour le parti puisqu’il est question du changement de sa direction. En effet, Abderazak Makri, qui est à sa tête depuis 2013, ne pourra pas briguer un autre mandat. Les statuts du MSP limitant leur nombre à deux. D’ailleurs, dès le mois de novembre dernier, celui-ci a annoncé qu’il se retirerait de toutes les structures dirigeantes. Ce qui, conséquemment, a ouvert la voie aux prétendants au poste. A ce titre, deux candidatures sont annoncées. Celle de l’ancien ministre de l’Industrie, Abdelmadjid Menasra, qui a eu déjà à diriger le parti pour un laps de temps assez court, et qui a exprimé, fin janvier dernier, son intention d’entrer dans la course pour la présidence et le député Abdelali Hassani, responsable de l’organique dans l’actuelle direction. Ce dernier par contre ne l’a jamais annoncé officiellement. Néanmoins, dans l’entourage du parti, cette candidature est sur toutes les lèvres. D’autant plus que Hassani est réputé être un proche de Makri. C’est durant le congrès, selon les statuts du MSP, que les candidatures doivent être annoncées d’une manière officielle, comme ça a été rappelé, plus d’une fois, par le président de la commission de préparation du huitième congrès, Abdelkrim Ayed. Celui-ci a, d’ailleurs, reproché à maintes reprises à Menasra l’annonce publique de sa candidature. « Les candidatures doivent être exprimées d’une manière officielle devant la nouvelle composante du Conseil consultatif (Madjlis Echoura) qui émane du congrès », a-t-il rappelé. Dans tous les cas de figure, si les deux candidatures se confirment au congrès, ce sont deux visions existantes au sein du parti qui vont s’affronter. Celle d’un Menasra qui favoriserait un « rapprochement » avec l’Exécutif, même si celui-ci dans ses dernières déclarations a adopté un discours plutôt critique vis-à-vis de la gestion actuelle de la chose politique par les autorités, et de l’autre côté, le positionnement désormais hérité de Makri, qui se place plutôt dans l’opposition et sur lequel, selon toute vraisemblance, s’aligne Hassani. Quoique, à ce propos, pour Mensara, l’un n’exclut pas l’autre, puisque l’une des raisons qui l’ont poussé à quitter le parti est la décision de Soltani, à l’époque président du MSP, de soutenir Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat, selon ses dires. Vers laquelle des deux options (Menasra et Hassani) se pencheraient les congressistes du MSP ? Pour l’heure, rien n’a filtré du côté du parti. Si certains, parmi les militants, grincent des dents par rapport à la candidature de Hassani, y voyant l’ombre de Makri, celle de Menasra soulève apparemment encore plus de réticences, celui-ci ayant à un certain moment décidé de claquer la porte du MSP. En effet, celui-ci a créé en 2009 le Mouvement pour la prédication et le changement qui deviendra deux années plus tard le Front du changement. Ce n’est qu’en 2017 que Menasra revient au bercail, après un conclave unificateur qui le désignera président du parti pendant six mois, avant que Makri ne lui succède pour terminer les six mois restants avant la tenue du septième congrès (2018). Depuis, il a opté pour un certain repli. En tous cas, les choses ne sont pas claires pour ce qui est du personnage qui succèdera à Makri. Des surprises ne sont pas d’ailleurs à écarter. Ce qui est certain, c’est que le MSP a préparé son congrès dans la sérénité. En dehors de l’annonce de la candidature de Menasra, qui a été jugée anti-statutaire, aucune contestation par rapport à la préparation de ce rendez-vous n’a été exprimée publiquement. Les spéculations autour de la future attitude politique du parti commenceront probablement samedi, avec l’annonce de sa nouvelle direction.
Elyas Nour