Annaba : La sardine à 1 200 DA !
Cédée à 1.200 dinars le kilo, la sardine est devenue un produit de luxe !
A Annaba, la sardine est introuvable et si l’on en trouve sur certains rares étals, son prix donne le tournis. Elle est affichée à 1 200 DA, presque le prix d’un kilogramme de viande rouge. Fini le bon vieux temps où l’on consommait de la sardine à 100 DA le kilo. Poisson des bourses modestes, la sardine se raréfie, et les poissonniers sont avares en explications concernant la disparition de ce petit poisson bleu. Depuis plusieurs mois, le poisson est devenu une rareté à Annaba. Il y a à peine deux ou trois ans, la sardine était cédée dans les différents marchés de détail d’Annaba à un prix ne dépassant que rarement la barre des 600 DA, même quand il s’agissait de sardines fraîches provenant directement du port d’El-Kala, ville portuaire de l’extrême Est du pays. Plusieurs restaurateurs, qui se sont spécialisés dans la préparation de la sardine, ont tout bonnement supprimé ce produit de leur menu car devenu trop coûteux. Une virée au port de la Grenouillère, port de pêche d’Annaba, nous a permis d’apprendre que la sardine se fait rare en mer et que le mauvais temps n’arrange pas les choses. Contactés par nos soins,, les armateurs et marins pêcheurs ont exprimé leur colère contre l’administration vu la cherté des carburants et, surtout, l’absence de subvention étatique pour sur les intrants stratégiques. Très critiques, ils déplorent que « même si l’Etat a grandement contribué pour le développement de la pêche en Algérie, certains investisseurs versés dans ce créneau n’ont pas été à la hauteur de l’aide étatique ». Ils ont confié à la « Sentinelle » que de nombreux bénéficiaires de chalutiers haut de gamme et plusieurs faux investisseurs dans le secteur de la pêche n’ont pas été dignes des crédits alloués par l’Etat, qui leur a accordé des facilités pour l’acquisition de bateaux de pêche. Ces navires, après avoir été réceptionnés, ont été revendus ou transformés en embarcations de plaisance. Autrement dit, les bateaux sardiniers achetés à plusieurs millions de dollars par l’Etat ont carrément disparu, et la pêche du poisson se fait donc, aujourd’hui encore, avec de simples embarcations ou de vieux chalutiers. Plusieurs armateurs et marins pêcheurs ont déclaré à que « la situation est de plus en plus insoutenable ». « Certes, le poisson manque mais pas autant que ça. C’est plutôt les moyens qui font défaut », ajoutent-ils. Questionnés sur l’exercice de navigation des anciens chalutiers, nos interlocuteurs ont précisé que « la plupart des navires de pêche sont loin de répondre à une pêche de qualité et nous avons établis des statistiques concernant les embarcations vétustes ne répondant pas aux critères réglementaires. Nous souhaitons qu’ils soient remplacés par d’autres plus performants ». En attendant, le prix du poisson risque encore d’augmenter.
Sofia Chahine