Proche-Orient : Le rapprochement entre l’Arabie Saoudite et l’Iran s’accélère
Une délégation diplomatique de la République islamique d’Iran est arrivée hier à Ryad pour lancer le processus de la réouverture des représentations diplomatiques de Téhéran en Arabie saoudite, quelques jours après une rencontre historique à Pékin entre les chefs de la diplomatie des deux pays.
« Conformément à la mise en œuvre de l’accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite pour la reprise des activités diplomatiques (…), la délégation technique iranienne est arrivée à Ryad mercredi à midi et a été accueillie par les responsables saoudiens », a annoncé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué. Le ministère iranien des Affaires étrangères avait évoqué dimanche la visite de deux délégations en Arabie saoudite, pour Riyad et Djeddah, afin de « préparer le rétablissement » des relations bilatérales. « La délégation iranienne prendra les mesures nécessaires pour mettre en place l’ambassade et le consulat général à Riyad et Djeddah, ainsi que l’activité du représentant permanent de la République islamique d’Iran auprès de l’Organisation de la coopération islamique», a ajouté M. Kanani. L’Arabie saoudite et l’Iran avaient rompu leurs liens en 2016 après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes à Téhéran et Machhad (nord-est) par des manifestants dans la République islamique, à la suite de l’exécution par Ryad d’un important religieux chiite. Samedi, une délégation diplomatique saoudienne s’était rendue à Téhéran pour discuter de la réouverture de la représentation diplomatique du royaume dans la République islamique. Hier, M. Kanani a précisé que la délégation technique de l’Arabie Saoudite partirait jeudi pour Machhad, la deuxième ville du pays. Ces visites diplomatiques réciproques font suite à la rencontre en grande pompe des ministres des Affaires étrangères iranien et saoudien, Hossein Amir-Abdollahian et Fayçal ben Farhane, la semaine dernière à Pékin, pour mettre en œuvre la normalisation initiée dans la capitale chinoise le 10 mars. Depuis la Révolution islamique de 1979 en Iran, les deux pays entretiennent une inimitié qui s’est caractérisée par des positions souvent opposées sur les dossiers régionaux, soutenant parfois des camps rivaux comme en Syrie, au Liban ou au Yémen. « Concernant la désignation des ambassadeurs, les premières démarches ont été entreprises et le processus administratif est en cours », avait déclaré lundi M. Kanani, lors de sa conférence de presse hebdomadaire. L’accord conclu à Pékin entre Téhéran et Riyad devrait permettre aux deux pays de rouvrir leurs ambassades d’ici la mi-mai et de mettre en œuvre des accords de coopération économique et de sécurité signés il y a plus de 20 ans. Leur rapprochement devrait être formellement scellé à l’occasion d’une visite du président iranien, Ebrahim Raïssi, à Ryad, à l’invitation du roi Salmane d’Arabie saoudite, un déplacement prévu après le ramadan, fin avril.
K.L. et agences