Conférence sur la sécurité au Mali: L’application de l’accord d’Alger est «un impératif»
L’accord d’Alger est la seule solution susceptible d’assurer la stabilité et la sécurité au Mali. Un fait qui a été réaffirmé hier lors de la conférence sur le rôle de la mission de paix de l’ONU au Mali, dans la stabilisation du Sahel qui s’est ouverte hier à Alger.
La voies et moyens d’assurer la sécurité au Sahel a été au cœur d’une conférence à Alger qui s’est penché sur le rôle de la Minusma au Mali et qui a vu la participation du chef de la mission onusienne al-Ghassim Wane et du ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, en plus des représentants du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. L’occasion pour le chef de la Minusma de réitérer le fait que l’application de l’accord d’Alger est un impératif avant de saluer le rôle joué par l’Algérie pour assurer la stabilité au Mali qui est régulièrement la cible d’attentats terroristes en sus de l’instabilité chronique dans un pays qui a été marqué par deux coups d’État en moins d’une année.
Al-Ghassim Wane a affirmé hier à Alger que la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation émanant du processus d’Alger en 2015, « est devenu un impératif afin d’assurer une stabilité durable au Mali ».
Le responsable onusien a ajouté qu’en dépit de toutes les « récentes réalisations et progrès que les parties maliennes ont pu réaliser, l’accord reste, six ans après sa signature, le cadre de référence pour l’instauration de la sécurité au Mali ». Il a également souligné que grâce à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, les signataires sont parvenus pour la première fois à « faire taire le bruit des armes », soulignant que les actes de violence en cours et enregistrés ici et là sont l’oeuvre de groupes terroristes extrémistes.
Le chef de la Minusma a également salué le «rôle très important et décisif» que l’Algérie a joué et joue encore sous la houlette du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et grâce à sa forte diplomatie pour mettre en œuvre l’accord, qui a permis des avancées au Mali sur le plan politique ou sécuritaire, pointant du doigt le grand soutien sur le plan politique et le rôle de la diplomatie algérienne qui mène la médiation en plus de son rôle de facilitation des procédures de négociation entre les parties en conflit.
Al-Ghassim Wane a souligné que él’engagement de l’Algérie a largement contribué aux acquis et à faire avancer les choses ». Il estime cependant que malgré tous les progrès réalisés par les parties au Mali, notamment en ce qui concerne la redistribution des forces de sécurité et pour lesquels l’Algérie a contribué à la formation des troupes à Kigal, Gao, Tombouctou et Manaka, celles-ci ne suffisaient pas. il met ainsi en avant les objectifs encore en attente de mise en œuvre, en termes de réformes constitutionnelles qui nécessitent – comme il l’a dit – « la pleine mise en œuvre de l’Accord d’Alger, ainsi que le développement du nord du Mali, l’élimination des inégalités sociales et l’ouverture de perspectives encourageantes à la population locale pour un avenir meilleur.» Le chef de la mission onusienne a également salué «l’engagement clair» pris par les parties au Mali, en particulier l’autorité de transition, d’accélérer la mise en œuvre de l’accord. En ce qui concerne, le processus de transition au Mali, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop a indiqué lors de cette conférence que « le gouvernement du Mali a réitéré à maintes occasions son engagement pour ce qui a été convenu notamment avec la Cédéao et dans la feuille de route de transition. Nous nous engageons à respecter ces échéances ». « Nous souhaitons que tout le monde œuvre avec nous pour réunir les conditions nécessaires à la tenue de ces élections «, a-t-il ajouté. Le ministre a indiqué que «le gouvernement malien est décidé de jouer sa partition, et l’Algérie aussi va jouer sa partition et nous souhaitons que d’autres en fassent de même «, a déclaré M. Diop, reconnaissant toutefois les difficultés dans son pays, eu égard à la situation sécuritaire qui y prévaut.
Notons que le ministre malien Affaires étrangères a eu des entretien avec le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra hier juste avant l’ouverture de la conférence. Des discussions centrées sur l’application de l’accord paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. «Nous avons eu à travailler sur le mémorable accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger», a déclaré le chef de la diplomatie algérienne à l’issue de l’entretien. «Aujourd’hui la tâche est peut être plus compliquée parce qu’il s’agit de le mettre en oeuvre dans son esprit et dans sa lettre et ouvrir des perspectives non seulement pour le peuple frère du Mali mais pour toute la région sahélo du Sahel», a-t-il ajouté.
Chokri Hafed