Incendies de Tizi-Ouzou: L’élan de solidarité
Les incendies qui ravagent la wilaya de Tizi-Ouzou ont fait de nombreuses victimes, des morts, des blessés mais aussi des personnes qui ont été affectées par la chaleur et la fumée. Alors que les opérations d’extinction des feux se poursuivent et que la situation commençait à être maîtrisée hier, les opérations pour la prise en charge des sinistrés s’organisaient et des caravanes de solidarité affluaient des quatre coins du pays pour porter aide et assistance aux populations et aux sinistrés.
Dans la nuit de mardi à mercredi, les hôpitaux ont reçu beaucoup de patients souffrant de détresse respiratoire. Les personnes âgées, les asthmatiques et les enfants étaient les plus nombreux à être pris en charge malgré l’afflux des blessés qui arrivaient toujours. La fumée étouffante de la journée s’est entremêlée à l’humidité. Ce qui a fait que la respiration était très difficile durant toute la nuit. Mais le lendemain, les gens étaient toujours mobilisés et prêts à aller une autre fois au charbon. L’extinction des incendies qui ravageaient plusieurs communes se poursuivait encore. Ce qui semble plutôt rassurer les populations locales qui se sentaient encore encerclées par les flammes, c’était l’élan de solidarité national né quelques heures seulement après le déclenchement des feux.
Durant la journée d’hier et la fin de journée d’avant-hier mardi, les routes menant vers la ville de Tizi-Ouzou étaient encore animées. Des bus et des camions affluaient vers le chef-lieu pour être réorientés vers les points mis sur pied pour la circonstance à travers quelques quartiers de la ville des Genêts et les communes durement touchées. «Tout d’abord, je conseille aux conducteurs venus des autres wilayas d’être prudents car les routes sont difficiles surtout de nuit. Je leur conseille aussi à ne pas forcer les choses et ne pas passer par les routes proches des flammes», affirme un agent de la Protection civile.
Sur les lieux d’hébergement temporaire des familles sinistrées, les denrées alimentaires sont très disponibles. Les gîtes et autres moyens nécessaires arrivent de partout. «Nous sommes vraiment rassurés de voir autant de solidarité. Ici, on ne manque vraiment de rien. Nous sommes pris en charge sur tous les plans. Nous remercions aussi les gens qui proposent leurs maisons pour nous accueillir», note un père de famille qui a perdu sa maison dévorée par les flammes. En fait, la solidarité se poursuit alors que d’autres personnes continuent de braver le feu aux côtés des éléments de la Protection civile et de l’Armée Nationale populaire. Hier encore, des villages de la commune d’Illilten étaient toujours encerclés par les feux. Des volontaires affluaient toujours vers les villages encore en danger. En fait, la plus grande difficulté reste toujours la disponibilité de l’eau. Hier, il était difficile de trouver de l’eau pour les familles sinistrées et aussi pour les opérations d’extinction. «Nous mobilisons nos tracteurs pour acheminer de l’eau vers les familles sinistrées à travers les communes mais nous alimentons aussi en eau les opérations d’extinction. Nous venons de réussir à éteindre un incendie dans la région d’Ihesnaouen situé dans la périphérie de la ville de Tizi-Ouzou», nous indique un jeune homme de Bouhinoun venu volontairement chercher de l’eau dans un forage d’un citoyen solidaire. En fait, pour pouvoir affronter ce manque d’eau, beaucoup de citoyens ont proposé leurs forages et puits. Des tracteurs arrivent de partout pour remplir leurs citernes et partir à destination des incendies.
Enfin, il est à relever également le travail accompli par la Sonelgaz qui a pu éviter des accidents graves sur les réseaux d’alimentation en gaz de ville. «La première chose à laquelle nous avons pensé était le danger que représente ces conduites et les branchements des maisons touchées par les feux. Mais heureusement que l’alimentation a été coupée bien avant. Cela a évité d’autres victimes» affirme un citoyen d’Aïn El Hammam. Toutefois, il était visible hier que le réseau d’électricité était défaillant dans de nombreuses communes. Ce qui a rendu difficile la coordination des aides et des opérations de solidarité.
Kamel Naït Ameur