Règlement de la crise au Mali : Le rôle prépondérant de la médiation algérienne
Le gouvernement malien et les groupes politiques du Nord du Mali signataires de l’Accord de paix et de réconciliation, issu du processus Alger reprennent langue après des mois de tensions. Un début d’apaisement qui est l’aboutissement des efforts de médiations déployés par l’Algérie pour rapprocher les points de vue.
En effet, selon plusieurs médias locaux, une délégation gouvernementale conduite par le ministre malien de la Réconciliation, Ismaël Wagué, est arrivée, vendredi, à Kidal, pour y rencontrer les représentants des signataires de l’Accord de paix et de réconciliation, issu du processus Alger. La même source précise que le ministre a déclaré qu’il est à Kidal pour rendre visite à « tous les représentants des mouvements signataires de l’Accord avec nous ».
« L’accord est extrêmement important. Le gouvernement du Mali est dans l’Accord et il fera tout pour que, dans le cadre de l’Accord, vous pouvez vous épanouir et qu’on puisse atteindre nos objectifs ensemble. C’est un symbole fort que je sois là aujourd’hui pour vous montrer que quelles que soient les difficultés que nous traversons, nous sommes conscients que nous devons être ensemble, que nous devons nous donner la main pour qu’on puisse aller vers la paix, le développement, la sécurité au bénéfice de nos populations », ajoutera-t-il. « Aujourd’hui plus que jamais, il est important qu’on puisse lutter efficacement contre l’ennemi, à savoir : le terrorisme et l’insécurité », a-t-il souligné.
Aussi, le déplacement d’Ismaël Wagué à Kidal vise à renouer le contact avec les parties signataires de l’Accord de paix de 2015 et à baliser le terrain vers la tenue du référendum du 18 juin prochain dans toutes les régions du Mali, explique-t-on.
Cette visite laisse espérer un apaisement des tensions qui ont marqué les rapports entre Bamako et les groupes politiques du Nord ces derniers mois et qui ont menacé l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, après que les groupes politiques du Nord du Mali aient annoncé au mois de décembre dernier la suspension de leur participation à l’Accord. L’Algérie, en tant que chef de file de la médiation internationale a multiplié les efforts de médiation afin de rapprocher les points de vue entre les différentes parties. C’est dans ce contexte que le président de la République a reçu au mois de janvier dernier le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, et le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale de la République du Mali, le colonel Ismaël Wague. Il a également reçu au mois de février les représentants des groupes politiques du Nord du Mali. Des rencontres qui avaient permis de souligner le rôle de l’Algérie dans le règlement de la crise et de soulever les différentes problématiques et obstacles à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. Enfin, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger Ahmed Attaf, s’est rendu au mois d’avril dernier dans la capitale malienne Bamako. Une visite au cours de laquelle il a eu des entretiens avec les responsables maliens notamment sur l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger, en vue « d’aplanir les obstacles qui entravent actuellement les efforts de parachèvement du Processus de paix et de réconciliation au Mali », avait alors précisé un communiqué du MAE. Attaf avait également souligné « la disponibilité de l’Algérie d’intensifier ses efforts visant à restaurer et conforter la confiance entre les parties maliennes signataires de l’accord et de les accompagner vers la cristallisation des consensus nécessaires pour aller de l’avant dans la concrétisation de l’accord sur terrain en vue de préserver l’unité du pays et son peuple ».
Lyes Saidi