Le Makhzen intensifie ses opérations d’espionnage
Le Maroc est impliqué dans un nouveau scandale en Belgique
Le Makhzen s’est de nouveau empêtré dans un scandale lié à l’espionnage en Europe. Le régime marocain qui n’est plus en odeur de sainteté en Europe en raison du « Maroc Gate », nom de l’affaires des réseaux de corruption au Parlement européen créés et alimentés par le Maroc, aggrave son en ajoutant à la corruption, l’espionnage des magistrats chargés de l’enquête sur cette même affaire. Mieux encore, il confirme que l’entité sioniste lui offert le nouveau logiciel d’espionnage développé par Quadream, « Reign ».
Décidément, le Makhzen se complait dans son statut d’État-voyou. En plus du narco-trafic et de la corruption qu’il alimente avec détermination, le régime marocain vient une nouvelle fois confirmer qu’il pratique l’espionnage à grande échelle sans s’encombrer de limites et encore moins de frontières. Et quels que soient les moratoires que l’Europe songe à prendre en ce qui concerne le recours et la vente des logiciels espions ou les promesses de l’entité sioniste aux Européens à ce propos, le Makhzen dispose de ces armes cybernétiques que lui offre son allié israélien. Ainsi, une récente enquête de la Radio-télévision de la communauté francophone (RTBF) a démontré que des téléphones de plusieurs policiers et magistrats belges présentaient des traces d’un logiciel espion techniquement avancé, soulignant que la piste menant vers le Maroc, qui a déjà largement utilisé le logiciel espion Pegasus, est évoquée. Selon le média bruxellois qui précise avoir recoupé cette information auprès de plusieurs sources au cours de ces derniers mois, « plusieurs téléphones de procureurs, de juges d’instruction, de policiers ou encore de membres du personnel de justice ont été confiés aux policiers fédéraux de la Computer Crime Unit (FCCU), spécialisés dans les formes complexes de cybercriminalité, pour les soumettre à des analyses poussées et répétées ». La même source a indiqué que selon les premiers éléments transmis aux personnes concernées, toutes les analyses laissent supposer l’infection des téléphones par un logiciel espion. « En effet, l’appareil du juge d’instruction Michel Claise qui fait partie des téléphones testés positifs et ceux d’autres magistrat(s) et policier(s) ont été avisés du même résultat », a noté la RTBF, précisant qu’elle ne connaît pas pour l’heure « le nombre exact des terminaux téléphoniques touchés ». S’appuyant toujours sur des sources bien au fait de l’enquête, le média belge a précisé que ce qui hante à présent le plus les enquêteurs « est le nom exact du modèle du logiciel espion employé et l’identification de la partie qui en serait derrière ». D’après les informations qu’elle a pu recueillir auprès de plusieurs sources sur le logiciel, la RTBF a indiqué qu' »il s’agit d’un logiciel espion techniquement avancé qui permet de prendre le contrôle du téléphone ciblé, de récupérer les messages (y compris chiffrés), les photos, les contacts et de déclencher des enregistrements (audio et vidéo) des conversations ».
Bien qu’il soit difficile de déterminer avec exactitude pour l’instant le nom exact du logiciel employé et la partie qui en soit derrière, le média belge a fait savoir que plusieurs de ses interlocuteurs lui ont affirmé que cet espionnage aurait un rapport avec le scandale de corruption au Parlement européen dans lequel le Maroc est embourbé. Selon les interlocuteurs de la RTBF, il y a deux raisons qui nourrissent l’hypothèse que c’est le Maroc qui soit derrière ce nouvel épisode d’espionnage. D’abord, il y a le fait que parmi les personnes espionnées, beaucoup gravitent dans le cadre de l’enquête ouverte par la justice belge sur le scandale du « Marocgate », dont le juge d’instruction Michel Claise, chargé de cette affaire. En outre, il y a le fait que Rabat est un client assidu du marché des logiciels d’espionnage, a indiqué en substance le média belge, rappelant la dernière annonce du laboratoire de recherche canadien Citizen Lab qui avait indiqué que le Maroc est l’un des premiers pays pour qui a été exposé le tout dernier logiciel d’espionnage créé par l’entreprise QuaDream Ltd. D’autres sources ont expliqué au média belge que « de manière générale, l’espionnage de membres de l’appareil policier et judiciaire pourrait avoir deux objectifs : soit la collecte illégale d’informations concernant des investigations et des procédures en cours, soit la mise sous pression de personnes occupant des fonctions clés en utilisant des messages, images ou autres éléments dérobés ». Pour rappel, au mois d’avril dernier, Citizen Lab de l’Université de Toronto et les équipes du Microsoft Threat Intelligence ont révélé l’existence d’un nouveau logiciel espion sioniste baptisé Reign. Il a déjà servi à infiltrer les smartphones de personnalités. Citizen Lab précise à ce propos que QuaDream a vendu ce logiciel espion à des gouvernements, notamment Singapour, l’Arabie saoudite, le Mexique, le Ghana, ou encore l’Indonésie et le Maroc.
Le logiciel a été développé par la société israélienne QuaDream, fondée par un ancien responsable militaire israélien et ancien membre de la société israélienne NSO Group, le créateur de Pegasus. Reign est aussi un spyware “zéro clic”, c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire que l’utilisateur clique sur un lien pour qu’il infeste un smart. Une fois installé sur un terminal, Reign peut alors enregistrer les conversations téléphoniques, servir de mouchard pour écouter ce qui se passe autour, prendre des photos, localiser l’appareil, récupérer des fichiers et des mots de passe ou encore déjouer l’authentification à deux facteurs de la plateforme de stockage iCloud. Le tout en effaçant derrière lui les traces de son passage.
Hocine Fadheli