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Terrain militaire, diplomatie et Droits de l’Homme : Le régime marocain perd sur tous les fronts

Alors que  la guerre au Sahara occidental entre dans sa deuxième année, aujourd’hui , suite à la rupturepar le Royaume du Maroc du cessez-le-feu avec le Front Polisario, à la suite de l’agression militaire menée, le 13 novembre 2020, par les forces de l’occupation dans la zone tampon d’El-Guerguerat, dans le sud-ouest de la dernière colonie d’Afrique, le Front Polisario, par la voix  du ministre sahraoui  des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Salek, exclu pour le moment « un nouveau cessez-le-feu » tant que l’occupant marocain poursuit ses tentatives d’imposer le statu quo de colonisation par la force sur les territoires occupés de la République sahraouie. Une situation ayant entraîné de  nombreux faits qui  brouillent les cartes du Royaume marocain qui se trouve ainsi « dans l’embarras ».

Des faits éminemment embarrassants relatifs notamment à la situation sur le terrain avec les revers connus par l’armée marocaine qui subit des pertes malgré le black-out médiatique imposé, la situation des droits de l’Homme qui cloue les autorités marocaines au pilori et aussi les revers diplomatiques subis notamment l’échec de l’effet boule de neige espéré suite à la reconnaissance par Donald Trump de la prétendue souveraineté marocaine sur le territoire sahraoui. Une reconnaissance éphémère qui sera vite écartée d’un revers de lzmain par son successeur Joe Biden qui a remis les pendules à l’heure en optant à nouveau pour la solution onusienne.

Des échecs diplomatiques confirmés par la nomination d’un nouveau représentant du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental après des années de blocage marocain appuyé par ses alliés traditionnels. Un représentant onusien en la personne de l’Italo-Suédois Staffan de Mistura, qui a pris ses fonctions le 1er novembre, même si, pour le Front Polisario, la désignation d’un nouvel émissaire n' »est pas une fin en soi », puisque son rôle est de « faciliter un processus de paix vigoureux et limité dans le temps qui conduit à l’exercice libre et démocratique par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance ».

En effet, le Maroc qui essuie de nombreux revers diplomatiques n’est pas non plus épargné du coté des Droits de l’Homme. Un mur de sable construit par le Maroc dans les années 1980, lequel a été étendu et cerclé par des milliers de mines plantées après la reprise de la lutte armée au Sahara occidental, constitue un obstacle aux efforts pour l’instauration de la paix et un réel danger pour la vie des civils sahraouis mais aussi pour l’ensemble de la région. En plus de l’ONU qui  a exprimé ses craintes en raison de leur propagation, c’est le Bureau sahraoui de coordination de l’action contre les mines, par la voix de son président Ghaith al-Nah, a expliqué que l’occupant marocain a posé environ 20 mines pour chaque individu sahraoui (fabriquées par 14 pays et 125 entreprises). Plus de 2500 Sahraouis ont été blessés depuis 1975 jusqu’à aujourd’hui, précisant que « ces chiffres n’incluent pas le nombre de morts par les mines qui reste inconnu », a-t-il précisé.

Toujours au chapitre des Droits de l’Homme, les villes sahraouies occupées et fermées à la presse et aux observateurs internationaux, vivent une situation très détériorée à cause de la répression des civils sahraouis à grande échelle par les forces de l’occupation. A Laâyoune, Dakhla, Smara comme à Boujdour, les droits les plus élémentaires des Sahraouis sont ainsi bafoués. Le président de l’Association des familles des détenus sahraouis, Ammar Abdesselam fait état d’au moins 59 détenus sahraouis qui sont actuellement dans des geôles marocaines dans des  conditions inhumaines.

Enfin, notons que « le Maroc poursuit son occupation et sa politique répressive en raison du silence et de l’inaction de l’ONU et du Conseil de sécurité » a affirmé le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali qui a appelé  » le Conseil de sécurité à abandonner ses anciennes méthodes et opter pour une nouvelle approche en phase avec les nouvelles donnes que connaît le conflit sahraoui ». Un conseil de sécurité interpellé notamment par le Groupe de soutien et de la protection des droits de l’Homme au Sahara occidental (Groupe de Genève) et la Fondation américaine RF Kennedy qui ont insisté sur l’urgence de doter la Minurso dudit mécanisme afin de mettre fin aux pratiques inhumaines de l’occupant marocain.

Kamel Nait Ameur

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