Commerce : L’Algérie veut intégrer la première phase de mise en œuvre de la ZLECAF
L’Algérie est en discussions avec le secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) en vue d’intégrer l’initiative de la première phase de mise en œuvre de la zone, dont l’Algérie a ratifié l’accord en 2021. Selon, Leila Mokhtari représentante du ministère du Commerce lors d’un séminaire sur les orientations stratégiques et les perspectives de la mise en œuvre de la Zlecaf, organisé par le CNESE, « l’Algérie n’est pas encore membre de l’initiative, mais les discussions avec le secrétariat de la Zlecaf sont en cours. Prochainement il va y avoir une délégation du secrétariat de la Zone en Algérie pour expliquer cette initiative aux opérateurs économiques et aux institutionnels ». Celle-ci a précisé que 8 pays participent à l’initiative du secrétariat de la Zlecaf, qui consiste à démarrer des « échanges commerciaux significatifs » dans le cadre de cette zone. Il s’agit du Cameroun, de l’Egypte, du Ghana, du Kenya, du Rwanda, de l’Ile Maurice, de la Tanzanie et dernièrement la Tunisie, a-t-elle ajouté.
Ces échanges commerciaux portent sur une première liste de produits, mais qui devrait être élargie plus tard, selon Mme Mokhtari, qui a fait part aussi d’une stratégie élaborée par la partie algérienne avec la collaboration de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), relevant de L’ONU, en vue d’identifier les opportunités de l’adhésion de l’Algérie à la Zlecaf. « Cette stratégie a été finalisée elle sera discutée avec les opérateurs économiques dans le cadre de journées d’information », a-t-elle dit à ce propos.
De son côté, le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Sidi Mohammed Bouchenak Khelladi a indiqué que la ratification par l’Algérie de l’accord de ZLECAf en mai 2021, constituait « une étape cruciale » pour l’économie du pays, en ce sens qu’elle permet d’ouvrir de nouvelles perspectives pour l’économie nationale et de consolider les échanges commerciaux entre les pays africains, outre la promotion des exportations nationales. Le président du CNESE a, en outre, souligné l’importance de l’exportation qui « est nécessaire en vue d’appuyer le tissu industriel national », affirmant que la maîtrise des technologies de production est un avantage concurrentiel essentiel, en vue d’accéder efficacement aux marchés africains », appelant à « une réflexion approfondie sur les perspectives socio-économiques dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de ZLECAf en vue de mieux appréhender ses outils et son impact sur notre commerce extérieur ». A ce propos, il a souligné l’impératif d’évaluer les potentialités d’exportation des produits algériens vers la ZLECAf, en examinant les opportunités offertes à la partie algérienne et en définissant les secteurs prioritaires pour conforter la présence de l’Algérie sur le marché africain. Pour M. Bouchenak Khelladi, les entreprises algériennes, notamment actives dans le commerce extérieur, sont appelées à tirer profit des outils du marché africain énoncés dans l’Accord, mettant en avant l’importance d’emprunter les meilleures voies à même de renforcer les avantages concurrentiels de l’Algérie sur le marché continental. La Zlecaf ambitionne, à terme, d’arriver à un marché continental commun, fort actuellement de 1,3 milliard d’habitants, en portant les échanges intra-africains à plus de 50% du total des échanges contre environ 15% ces dernières années. L’intégration économique et commerciale africaine est prévue par l’Union africaine sur 4 étapes. Il s’agit d’abord de mettre en place une zone de libre échange, puis une union douanière, avant de mettre sur pieds le marché commun, et enfin l’union économique et monétaire. Les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Afrique sont actuellement a environ 4% seulement du volume global des échanges du pays avec le reste du monde. L’Algérie a exporté vers les pays africains pour près de 600 millions de dollars en 2022, soit quelque 9% du total des exportations hors hydrocarbures du pays.
R.E.