Pseudo « main tendue » vers l’Algérie : La nouvelle entourloupe du roi Mohamed VI
C’est désormais une habitude. Mohamed VI a prononcé un discours à l’occasion de la fête du trône, et à travers lequel il a vainement tenté de pointer du doigt l’Algérie par le biais d’une pseudo « main tendue », loin de refléter le regain d’hostilité et de malveillance clairement affichées par le royaume envers notre pays.
Amaigri, teint blafard et diminué vraisemblablement par la maladie, le monarque a tenté, dans l’une de ses rares apparitions, de faire oublier une crise multidimensionnelle d’une extrême gravité et dont les conséquences pèsent plus que jamais sur les Marocains. Et le discours prononcé samedi soir était le point d’orgue d’une opération de communication destinée à aliéner l’opinion publique sur ce qui se passe réellement au Maroc et plus largement dans la région du Maghreb. Un discours qui a d’ailleurs été largement relayé par les médias locaux, mais aussi par l’AFP et les médias de l’Hexagone, lesquels affichent, comme à chaque fois, une indulgence sans commune mesure avec le régime du Makhzen. Un discours qui s’est appuyé sur les éléments de langage habituels auquel recours le Makhzen pour travestir la vérité. Au constat d’avancées économiques qui n’existent que dans l’imaginaire du régime marocain, aux promesses de réformes vaines et à la nouvelle tentative du roi de surfer sur le chauvinisme footballistique pour appeler « au patriotisme », Mohamed VI sort encore une fois l’alibi algérien pour faire oublier les maigres arguments qu’il a présenté pour justifier sa normalisation zélée avec l’entité sioniste. Une normalisation qui a constitué l’ultime atteinte à la dignité des Marocains. Le monarque dit souhaiter « un retour à la normalité » dans les rapports entre le Maroc et l’Algérie, de même qu’il ressort son « appel » à la réouverture des frontières entre les deux pays. Au-delà du discours prestement posé pour victimiser le Makhzen, les faits sont têtus et démontrent une fois de plus les intentions malveillantes du régime marocain envers l’Algérie. Bien que le régime marocain ait bien conscience que c’est lui qui a choisi et décidé de les fermer en 1994, en profitant au passage pour diffamer et adresser une accusation sans fondements contre l’Algérie. Depuis, les actions hostiles contre notre pays n’ont fait que gagner en intensité pour atteindre leur point culminant depuis la normalisation avec l’entité sioniste. Des attaques répétitives contre l’Algérie au sein des instances et fora internationaux, des campagnes de désinformations orchestrées par une galaxie de sites et organes dédiés, de la sale guerre de la drogue, à la fausse monnaie et à l’immigration, menée par les réseaux criminels qui prospèrent à l’ombre de l’indulgence du régime marocain, des tentatives d’atteinte de l’intégrité territoriale du pays via le financement d’organisations versés dans la déstabilisation et de leur réseau de lobbying depuis le Maroc, de l’espionnage systématique via les logiciels offerts par l’entité sioniste et jusqu’à l’attaque de civils algériens dans le territoires sahraouis libérés par le biais de drones de combat, sont des faits qui démontrent bien l’hostilité du régime marocain contre l’Algérie. Il en est de même pour la normalisation avec l’entité sioniste qui a été mise à profit pour prendre l’Algérie pour cible, au point où le Makhzen a permis à l’ancien ministre des Affaires étrangères de l’entité sioniste de fouler au pied les usages protocolaires et adresser des menaces contre l’Algérie à partir du territoire marocain. La coopération militaire et sécuritaire poussée et qui va jusqu’à la mise en place d’un projet de création d’une base militaire près de la frontière entre le Maroc et l’Algérie n’est pas non plus pour rassurer. Car le Makhzen s’est arrangé pour amener l’ennemi à nos portes et souhaite aujourd’hui qu’on lui ouvre nos frontières !
En réalité, le Makhzen est l’agresseur et aucun discours ne pourra changer la réalité des faits. Et si le Mohamed VI évoque les rapports avec l’Algérie, c’est dans le seul objectif de détourner le regard des vrais problèmes que vit le Maroc et de la crise politique latente qui risque fort d’emporter le régime. Au-delà des pressions inflationnistes qui affectent les ménages vulnérables, de plus en plus nombreux au Maroc, un taux de chômage le plus élevé depuis deux décennies, notamment chez les jeunes diplômés et dont les deux tiers sont inactifs, les problèmes d’accès aux prestations de soins et à l’éducation les problèmes sont nombreux pour un régime qui n’arrive à trouver de solution et s’enfonce dans les luttes internes. Car, ne l’oublions pas, le roi est gravement malade. Il souffre d’une sarcoïdose depuis une dizaine d’années et laquelle a atteint aujourd’hui ses poumons. La lutte pour la succession a été lancée entre le clan soutenant le jeune prince héritier Moulay Hassan à peine âgé de 20 ans et celui qui veut porter le frère du roi, Moulay Rachid au trône.
Lyes Saïdi