Près de 170 noyades recensées depuis le 1er juin : Les campagnes de sensibilisation s’intensifient
Les services de la Protection civile ont enregistré 167 cas de noyade depuis le 1e juin. Selon les chiffres communiqués par le chargé de l’information à la Direction générale de la Protection civile (DGPC), le Lieutenant Youcef Abdat, 114 sur un total de 167 cas de noyade ont été enregistrés au niveau des plages dont la majorité sont des plages non autorisées à la baignade ou des plages où le drapeau rouge était hissé, tandis que 53 cas ont été déplorés dans des réserves d’eau.
Pour assurer la sécurité des estivants, ajoute M. Abdat, un dispositif sécuritaire spécial a été mobilisé au niveau des 437 plages autorisées à la baignade, dont 951 agents de la Protection civile, 636 plongeurs et 254 conducteurs de jet-ski. Abdat a rappelé le lancement, depuis le 7 mai dernier, de campagnes de sensibilisation comme mesure proactive, sous forme de caravanes de sensibilisation qui sillonnent différentes régions du pays, en sus de la collaboration avec les mosquées, de l’organisation de sorties dans les places publiques et de conférences au niveau des universités, des résidences, des écoles et des centres de formation, ainsi que des programmes d’information.
Dans ce contexte, des organisations de la société civile ont intensifié les opérations de sensibilisation aux risques de noyade dans les plages et les plans d’eau jugeant impératif de conjuguer les efforts pour diffuser la culture de la prévention contre ces accidents. Sollicités par l’APS, les acteurs de la société civile s’accordent sur l’impératif d’inculquer aux citoyens les bons comportements à adopter dans les plages afin de se protéger et de préserver leurs enfants, notamment les adolescents, étant les plus exposés aux risques de noyade, et d’organiser des campagnes de sensibilisation au niveau des plages et des réserves d’eaux dans les régions intérieures du pays. A ce propos, le coordinateur national de l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Fadi Tamim, a rappelé que la baignade dangereuse, aussi bien dans les plages interdites que dans les plans d’eau tels que les bassins et les barrages, constituait un véritable danger qui récolte des vies humaines à chaque saison estivale, d’où l’impératif de freiner ce phénomène en usant de divers moyens, dont la conscientisation des citoyens. Et d’ajouter que la majorité des accidents dans les régions côtières surviennent au niveau des plages non surveillées, lorsque le drapeau rouge est hissé ou en dehors des heures de travail des maîtres-nageurs, ce qui retarde les interventions en cas de noyade, outre le danger de pollution auxquels les mineurs peuvent être exposés. Les plans d’eau sont, en fait, des eaux stagnantes exposées à la pollution, où il est difficile de se baigner, car ce sont des eaux douces mélangées à de la boue, ajoutée à cela les détritus de branches d’arbre, de graves accidents peuvent vite survenir, a-t-il encore expliqué. Pour M. Fadi Tamim, le principal message que les associations veulent transmettre à travers les campagnes de sensibilisation est que « tout lieu de baignade non-surveillé est un véritable danger », insistant, à ce propos, sur l’impératif pour les jeunes et les adolescents d’éviter les bagarres et les défis lors de la baignade, qui peuvent avoir de lourdes conséquences sur leur vie. De son côté, la présidente de l’association des secouristes, Lila Bahi a affirmé que de nombreux dépassements ont été constatés lors des sorties de sensibilisation, notamment la baignade au niveau des barrages, soulignant que la majorité des auteurs de ces dépassements sont des adolescents et des enfants. Pour une grande partie des personnes qui fréquentent ces endroits dangereux, loin de la surveillance de leurs parents, le manque d’infrastructures touristiques au niveau de leurs régions, la difficulté de se déplacer vers les plages et l’ignorance des risques justifient ce choix. Mme Bahi a, de ce fait, appelé les parents à accompagner leurs enfants pour les protéger contre les risques de noyade, insistant sur l’impératif de trouver des solutions aux dangers encourus au niveau des plans d’eau situés près des agglomérations, notamment en clôturant les accès vers les lieux interdits à la baignade.
Chokri Hafed